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130 LA R E V U E LYONNAISE Paures pupis, qu'an la sang frejo ! Mais, qun tems bou ! Le cel es clar ; Le soulelh dous les poutounejo E gratilho lhour magro car. ,: An.de penos. Le grand soumico E dits : « E'n filh, vieu à Paris ; Es coumo se n'abiô pas brico. M'ignoro e debrembo l'païs. « A renégat le nids, la maire E le parla de moun aujol. A plen canel rits de soun paire Que, dins la pauriero, se dol. « 0 bastard ! Rodo la grand vilo. Ai ! V'è sapiùt, lauro pas dreit. Es pla maldit le que s'eissilo, Per la vido, de soun endreit. « Tè ! Bertoumivet, n'è vergougno. 0 le maissant sutjet ! Qun sort ! M'atriho que, coumo uno rougno, M'engrane, d'un cop sec, la Mort. » E se calho. Le de la capo L'arregacho tout emaugut. Pas un mot nou vous i descapo ! La grando doulou le fa mut. Pauvres aïeux, qu'its ont le sang froid! Mais, quel bon temps! Le ciel est clair; le soleil doux les baisotte et chatouille leur maigre chair. Ils ont des chagrins. Le grand .geint et dit: «J'ai uu fils, il vit à Paris, c'est comme si je n'en avais pas. Il ne me connaît pas et il oublie le pays. u II a renié le nid, la mère et le parler de mon aïeul. A pleine gorge, il rit de son père qui, dans la misère, est à se lamenter. « 0 bâtard ! Il rôde par la grand ville. Ah ! Je l'ai su, il ne laboure pas droit. Il est bien maudit celui qui s'exile, pour la vie, de son endroit. « Tiens, Barthélémy, j'en ai honte. 0 le mauvais sujet! Quel sort! Il me tarde que la mort me balaie comme une ordure, d'un coup sec et rapide. Et il se tait. Celui de la cape le regarde tout ému. Pas un mot ne lui échappe ! La grande douleur le fait muet.