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 76                   LA REVU?: LYONNAISE
 l'église Saint-Nizier et qui se trouvent au Dépôt général des Arls,
 y compris quelques reliefs et statues par lui remis au citoyen
  Jousselme, le 12 messidor et pour d'autres ouvrages décrits au-
  dit compte. (Compte du citoyen Bertrand, trésorier de la commune
  de Lyon, l'an II de la RĂ©publique.)
     A mon tour, je ne dirai pas non plus, que la Révolution a détruit
 ou brûlé tous les tableaux, brisé toutes les statues et déchiré tous
 les livres que la Nation avait confisqués. Mais MM. de Montaiglon
 et Rolle sont-ils bien exacts, quand ils avancent « que les tableaux
 furent épargnés et mis provisoirement en lieu sûr », en se fon-
  dant sur la quittance du citoyen charpentier Cipian, qui a enlevé
 et transporté les ouvrages de peinture qui se trouvaient à Saint-
 Nizier?
     Ces auteurs n'ont donc pas fait des recherches aux archives,
  dans le Fonds de la RĂ©volution, qu'il est si douloureux d'Ă©tudier
 Ă  tous les points de vue ? LĂ , ils auraient pu voir que, le 9 no-
 vembre 1792, la commune de Lyon brûla, dans l'une de ses fêtes
 dites civiques, au Champ de Mars, aux Brotteaux, sur l'Autel de
 la Patrie, tous les portraits des Prévôts des Marchands, des Éche-
 vins de Lyon, des Gouverneurs et des Princes qui ornaient les
 Salons de l'hĂ´tel de ville. LĂ  encore, ils auraient pu constater
 que peu de temps après, on détruisit ou laissa voler « quatre-
 vingt-onze portraits des mêmes Prévôts et Échevins peints à
 l'huile sur vélin », renfermés dans desétuis garnis de velours, aux
 couleurs de la ville et garnis de fermoirs d'argent ciselé. Ils n'ont
 donc pas lu la lettre par laquelle le célèbre statuaire Chinard, qui
 était cependant si enthousiaste de la Révolution, a donné sa
'démission de membre du Conservatoire des Arts, par l'immense
 dégoût que luiavaient inspiré les actes d'odieux vandalisme commis,
 entre autres, dans l'Ă©glise des Jacobins, si riche en tableaux et en
 monuments et où tout avait été brisé et pulvérisé ? Dans ce même
 fonds ils auraient pu voir le rapport du procureur syndic, relatant
 de quelle étrange façon on avait rangé dans les corridors du
 claustral Saint-Pierre troué par les bombes delà Convention, des
 tableaux enlevés aux églises par le citoyen Jousselme, — ce qu'on
 avait fait, entre autres, des belles statues de bronze et d'albâtre
 placées sur les tombes des Villeroy dans l'église des Carmélites et