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           LRS OISIVETÉS DU SIEUR DU P U I T S P E L U                59
  enfants, écoliers, jeunes gens en quête de l'art, de l'imprévu, du
  pittoresque et non comme aujourd'hui d'amusements qui n'amusent
  pas ou d'une pose de poupée à ressorts; une macédoine de pensées,
  de petits faits, rien par eux-mêmes, attachants parce qu'ils sont
  comme dans Berquin, le reflet exact du cœur humain ; un recueil
 de feuillets d'album jetés çà et là au souffle de la fantaisie en divers
 journaux puis, réunis et coordonnés.
     Entrons en matière, il est hien convenu que nous avons quinze
 ou vingt ans au plus, le drapeau de la France flotte encore sur nos
 monuments, on lit peu de journaux et la politique est à l'eau de
 rose comparée à celle d'aujourd'hui. Donc, un beau dimanche, non,
 un jeudi, c'était le vrai jour des -divertissements, un jeudi nous
 allons aux Brotteaux ; nous y trouvons, n'est-ce pas, grâce à Puits-
  pelu, nous retrouvous les Montagnes françaises, Y Elysée lyon-
 nais, le. jardin chinois, Thomas, Mourguet, Ducrow, MmeSaqui
  et bien d'autres célébrités.
    Mourgueta.va.itson théâtre aux Brotteaux, l'été; mais l'hiver,il
 était en rueLainerie,je m'en souviens;à la fin du siècle précédent,
 il y avait déjà, d'après le poème intitulé : la Brotiade, un théâtre
 de marionnettes, marionnettes banales, jouant des bribes de vaude-
  villes à la mode, des paysanneries d'opéra comique. Mourguet a
 transformé ce théâtre et y a implanté la vraie comédie d'Aristo-
 phane et de Molière avec des acteurs en bois.
    Puis, à propos de la campagne du limonadier Spreaflco, une
.tirade que je cite avec empressement ; elle correspond exactement
 à mes propres idées.
    « Cette maison était d'un bon style, avec une belle grille de fer
 à l'entrée et un de ces charmants jardins à bordure de buis disparus
 sous la mode des jardins à tortillons d'allées, à massif pour loger
 des araignées, à gazons ayant l'aspect de vieux paillassons, a
 rocaillesde poupées, à vallonnements sans motifs que celui d'em-
 pêcher de se promener de plain pied, le tout éclos dans la cervelle
 des architectes paysagistes. Une des belles inventions de ce temps-
 ci, que l'architecte paysagiste. »
    La fin de tout cela fut le jardin d'hiver. Il eut une année de
 bonne; on y venait voir un peu de tout, des ûeurs,des montagnes,
 un théâtre de Guignol, une salle de concerts et n'en faites pas fi!