Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
60                    LA REVUE LYONNAISE
les sœurs Milanollo y ont joué et d'autres virtuoses ai primo
cartello. La révolution de 1848 porta un rude coup à cet établis-
sement et mit à sa place le divertissement de la garde nationale et
des chantiers nationaux. Il avait été construitparl'architecteHoreau,
de Paris, je l'ai connu, c'était un homme charmant, nature d'ar-
tiste, type original; il avait son jour de réception chaque semaine
rue Neuve-des-Petits-Champs; quelles soirées ! on arrivait à huit
heures pour déguerpir à onze, après avoir devisé avec des gens
instruits, ayant vu beaucoup et sachant raconter, des orientalistes
des peintres, des musiciens, des architectes, Giraud, l'auteur du
Corricolo, tableau à succès alors, les deux Dantan, Bovy graveur
en médailles et son fils qui fut une célébrité du piano, Zimmer-
mann, etc. Ce fut de là que partaient les rébus illustrés, une bonne
partie d'entre eux est due à Maniquet de Lyon, grand musicien et
fantaisiste; ils furent gravés par Morisset et utilisés pour le jour-
nal Y Illustration par son directeur Falempin.
    Ne faisons pas l'école buissonnière, me voilà bien loin de la
 Cousine Mariette; le premier est, je crois, le plus exquis chapitre
des oisivetés ; histoire naïve, sans complications dramatiques, atta-
 chante par sa simplicité, par ce parfum d'honnêteté, de dévotion
vraie et de bon sens spécial à notre vieux Lyon.
    « Mon arrière grand-père, Benoît du Puitspelu eut treize enfants,
(en ce temps-là on ne se plaignait pas des enfants comme à présent. »
et pourquoi rogne-t-on sa portion sur la famille? parce qu'en ce
jour il faut du luxe, des toilettes, même des chevaux, il faut se
 faire voir, et par conséquent concentrer le pécule amassé par les
aïeux, gros ou moyens sur un seul rejeton qui puisse se mettre à
la dernière mode, s'affubler d'un titre de pacotille, et en fin de compte
jouer, filouter peut-être, se ruiner et tomber dans la nasse.
   Quel charmant passage aussi que la description d'un paysage
lyonnais au bois de la Caille, au soleil couchant, et du caractère
de nos Lyonnais, narquois, sans souci--, rêveurs, bonnes gens tout
en étant habiles en affaires c'est une page de Jean-Jacques, moins
les paradoxes et l'affectation usée de la sensiblerie.
    « Jean-Marie-Louis était d'une probité rigide, craignant Dieu,
et de son vivant trésorier de la fabrique de Saint Bonaventure.
    « J'ai toujours pensé que la plupart de ceux qui n'y peuvent vivre