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CHRONIQUE DE LA CURIOSITE Contrairement aux prévisions, le quatrième trimestre, qui marque d'ordinaire un renouveau de ventes artistiques, s'est écoulé sans vacations sensationnelles. Rassurons cependant les amateurs : plusieurs ventes qui devaient avoir lieu n'ont été que remises et le premier trimestre de 1924 verra se succéder un certain nombre de ventes très intéressantes et qui satisferont tous les goûts. - Je n'ai donc à signaler pour le trimestre qui vient de s'écouler que la vente des tableaux, dessins et bibelots divers composant le cabinet de feu Paul Randin. Le père Randin était très connu des amateurs lyonnais ; c'était du reste un type caractéristique et bien fait pour tenter la plume d'un Balzac. Il fut expert pendant plus de quarante ans, et nombreux sont les catalogues qu'il a établis, et nombreuses les collections qu'il a réalisées. Je ne l'ai connu que très âgé — il est mort l'an dernier à quatre-vingt- six ans —, mais j'ai pu me rendre compte que c'était un homme aux connaissances très étendues. Il avait certes des lacunes — qui n'en a pas? — mais il n'en est pas moins vrai que son érudition était considérable, qu'il avait un goût sûr et qu'il était de tout premier ordre pour la pein- ture. Il était peintre lui-même — assez médiocre du reste —, mais on sentait que la peinture l'avait toujours intéressé et il possédait parfaitement cette branche de l'art. Lorsqu'après son décès on pénétra dans les quelques pièces qu'il habitait place Bellecour, on y découvrit un fouillis incroyable d'objets et de tableaux couverts d'une poussière qui s'était accumulée depuis de nombreuses années.