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      « L'Ecole Polytechnique a marqué sur toutes les choses de notre temps,
grandes ou petites, l'empreinte de son caractère exact, mais froid, rigide,
absolu, tandis que chez nous, à la naissance de l'imprimerie, les arts étaient
sous l'influence des écoles italiennes, inspirées elles-mêmes par l'étude de
l'antiquité.
      « De là la différence ».

     Un caractère typographique, quand il ne ressortit pas à la fantaisie
pure, quand il n'appartient pas au genre des Auriol, des Giraldon ou des
Bellery, échappe à l'analyse ', celui de Perrin est d'un classicisme trop sûr
pour être décrit, plutôt pour donner prise à une longue description ; c'est
son ensemble qui plaît, à cause de sa grâce ; ses lettres, à cause de la pureté
de leur ligne ; c'est cet « on ne sait quoi » qui fait que les formes les plus
banales deviennent distinguées entre de certaines mains. Les lettres de Per-
rin le furent infiniment. Artiste dans toute la belle acception de cette
expression, il avait compris, bien avant que Pelletan ne fût né, ce qu'il y a
de choquant dans cet anachronisme : un Ronsard, par exemple, fût-il
annoté, imprimé avec un didot, fût-il très beau.

     L'augustal, en effet, est du type elzévir. On ne peut le comparer qu'à
un della-robbia, et c'est dire qu'il s'inspire directement des vieux jenson du
xve siècle, du moins qu'il a été puisé aux mêmes sources. Perrin abandon-
nait tout à fait les principes sur lesquels repose la forme du didot : extrême
dissemblance entre des pleins très épais et très noirs et des déliés filiformes.
Ses lettres sont beaucoup plus arrondies que celles de Garamond, leur trait
est plus gras et la pente des obits plus prononcée ; l'approche en est forte
et les lettres hautes dépassent les lettres basses d'une longueur presque
double,