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      Hélas ! on ne retrouva que peu de choses ou plutôt on ne retrouva
pas les belles choses que ce collectionneur jaloux n'avait montrées qu'à
quelques intimes. Qu'est devenue la collection des maîtres flamands et
hollandais pour lequel il avait une particulière prédilection? personne
sans doute ne le sait, pas même ses proches. Où les deux charmantes
esquisses peintes de Boilly, où le délicieux bas-relief — bien authentique
celui-là ! — de Clodion, où les ravissantes boîtes de matières précieuses?
où les miniatures que j'ai pu admirer un de ses rares jours d'expansion?
Sans doute tous ces objets ont été vendus par lui à des amateurs.
      Aussi, lorqu'on commença à faire le triage de tous ces objets, on eut
l'impression qu'il ne restait plus rien. Et puis, après des lavages répétés,
un examen plus attentif, on s'aperçut que, malgré tout, quelques bonnes
pièces avaient été conservées dont certaines excellentes. Tant il est vrai
qu'il n'y a rien de médiocre dans une collection faite par un homme de
goût fin connaisseur.
      Bien entendu, il y avait dans cette vente, qui eut lieu au mois d'octo-
 bre, beaucoup d'épaves — et il ne pouvait en être autrement —, mais, néan-
 moins, quelques objets méritent d'être particulièrement signalés. Un christ
en buis du xvne siècle dans une boîte en bois de rose marqueté, porte à
verre bombé, cadre cuivre doré, fond tabis vert de l'époque Régence,
pièce très belle et très rare, a été payé 1.500 francs, prix très modéré pour
cet objet exceptionnel.
      Quatre études de Barye, plume rehaussée de crayon rouge : lionne
dévorant une biche, ont réalisé 1.420 francs.
      Une grande gouache, hauteur 0,54, largeur 0,75, paysage maritime
très agréable et en parfait état, par Lacroix, de Marseille, signée et datée de
 1775, a trouvé preneur à 2.550 francs.
      Un petit portrait d'homme, hauteur 0,19, largeur 0,15, peinture sur
toile par Boilly, signé et daté de 1816, a obtenu 2.150 francs.
      Un combat de cavalerie, peinture sur panneau, hauteur 0,43, lar-
geur 0,63, par le chevalier Braydel, signé, avec un fond de paysage char-
mant, a été laissé à 810 francs, prix modeste.
      La pièce capitale de la vente était de toute évidence un portrait
d'homme décrit ainsi au catalogue : Ecole française du xvme siècle. Por-