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Le 5 nivôse, le citoyen Razurel, administrateur de l'Hôtel-Dieu, se plaint
« qu'il ait été enlevé différents instruments d'agriculture aux maisons de la
Tête-d'Or et de la Part-Dieu ». Le citoyen Mouchard, membre du Comité,
est chargé de retrouver ces objets. Le 17 nivôse, les commissaires envoyés à
la maison Champagneux ou Jonage saisissent 213 livres de foin qu'ils font
transporter « à la maison dite L'Embaux, où ils les affectent à la nourriture
d'un cheval ». Ils saisissent également deux bichets de blé noir, dont une
moitié revient au fermier, l'autre à la nation. Affaire plus grave : François
Christ, dit Dauphiné « ci-devant domestique de la maison Jonage » a vendu
pour six livres une garde-robe mise sous séquestre. Interrogé sur cet acte
indélicat, il répond, le 23 nivôse, que « l'armoire lui a été donnée par le
citoyen Aillot, qui avoit apposé les scellés » ; que ce même citoyen avait, au
surplus, « enlevé de la maison Jonage 150 bichets froment, 15 bichets de
seigle, 28 bichets d'orge, environ 100 bichets d'avoine et trois bareilles de
vin, dont il ignore l'emploi ». Le citoyen Aillot n'est pas inquiété, mais
François Christ, dit Dauphiné est « mis en état d'arrestation pour avoir
vendu des objets appartenant à la République ». Toutefois son emprisonne-
ment ne dure guère : les commissaires sont bons princes. Le 29 nivôse, il
est remis en liberté parce qu'il souffre d'un ulcère à la jambe et aussi parce
qu'on est à la veille du décadi et qu'il convient de « célébrer ce jour par un
acte de bienfaisance ».
      Le 2 pluviôse, la Commission des séquestres « enjoint de remettre aux
fermiers du domaine de la Tête-d'Or les deux chevaux appartenant à la
nation qui sont dans les maisons Jarafour et Camburri ». Certains immeu-
bles séquestrés menacent ruine — entre autres ceux qui ont souffert du
siège. De ce nombre est la fameuse maison Berlier, située sur l'emplace-
ment du cours Morand actuel. Les assiégeants l'avaient transformée en une
véritable forteresse d'où ils faisaient feu sur la tête-de-pont du pont Mo-
rand. Le I er pluviôse, elle s'écroule. Plusieurs hommes sont pris sous les
décombres et deux d'entre eux meurent. Le Comité envoie des manœuvres
qui comblent les redoutes et enlèvent les débris. Le 8 du même mois, la
« citoyenne Berlier » demande à « faire étamper » une autre maison séques-
trée qu'elle possède aux Broteaux et qui risque aussi de s'écrouler ; elle
sollicite en outre « l'autorisation de faire ensemencer les terres attenantes Ã