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     Et maintenant, à quelle source Perrin s'inspira-t-il pour bâtir ses chefs-
d'œuvre ? Il est tout à fait certain que ce fut dans les beaux livres lyonnais
du xvie siècle, que ce fut surtout dans les magnifiques impressions de Jean
de Tournes. Veut-on que nous jetions un coup d'oeil sur cette belle époque
de la typographie que fut, à Lyon surtout, le xvr3 siècle ?




               RENTE   années avant 1473 J e a n Gensfleich, que l'on appelait
               plus volontiers Gutenberg, à cause de sa mère, avait, sinon
               inventé de toutes pièces, du moins fixé la forme définitive
               de l'impression typographique. Paris, après Bemberg, Stras-
               bourg, Cologne et quelques autres villes d'Allemagne, après
Subiaco, où les imprimeurs mayençais s'étaient réfugiés, en 1462, parce
qu'Adolphe de Nassau avait mis leur ville à sac ; après Venise, aussi,
Venise où s'était fixé Nicolas Jenson, au lieu de venir rendre compte au
roi de France de la mission qu 'il lui avait confiée, Paris, disais-je, avait à
son tour, en 1470, accueilli le « nouvel art » qu'y avaient introduit Jean
Heynlein et Guillaume Fichet.

     A quel moment Lyon eut-il lui-même ses premiers imprimeurs ? Il
n'est pas si aisé qu'on le croit de faire cette histoire, ni d'en fixer l'origine
avec certitude.
     On a fait remonter celle-ci à l'année 1467, en alléguant que, si Barthé-
lémy Buyer et son compagnon Guillaume Le Roy ont pu, dès 1473, publier
le Compendium brève, ce ne fut qu'après de longs mois, de longues années
peut-être de tâtonnements et de préparation ; que ce n'est donc pas à cette
date précise de 1473 que l'imprimerie est « éclose à Lyon ». Sans doute,
mais si cette raison de bon sens est péremptoire pour la ville de Lyon, elle
ne l'est pas moins pour d'autres villes de France qui disputent à la nôtre
une priorité enviée.