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 tage évident que d'unir par des constructions les deux centres, Broteaux et
 Guillotière.
       Des maires intelligents dont le principal fut, vers 1825, Vitton, secon-
 dé par l'Administration des Hospices, propriétaires, nous l'avons vu, de la
 plus grande partie du terrain, ont eu la vision nette du développement futur
 de la cité et des conditions qui le réaliseraient.
       Vitton se rendit parfaitement compte qu'avant tout il convenait pour
 attirer le peuplement de multiplier les voies de passage, c'est-à-dire les
 ponts entre ces terrains vagues et la plaine de Lyon.
       Deux ponts seulement existaient alors sur le Rhône : le pont de la
 Guillotière et le pont Morand édifié en 1774 ; entre les deux, quelques bacs
 à trailles assuraient le passage du fleuve. On construisit en 1828 le pont
 Charles-X qui, après le passage de La Fayette, en 1829, devint pour le
peuple le pont La-Fayette, nom qui lui resta. Le pont fut prolongé par la
rue Charles-X — cours Lafayette actuel. Les Hospices et le maire
savaient bien toute l'importance qu'allaient prendre les terrains de la rive
gauche par suite de l'ouverture du pont et de la.rue. Le directeur de l'Admi-
nistration des Hospices écrivait le I er juin 1829 : « En concédant les terrains
pour l'ouverture de la rue Charles-X, nous avons voulu faire une chose
utile aux établissements que nous administrons par l'augmentation de
valeur qui en résulterait pour les terrains qui de broussailles qu'ils sont
maintenant doivent devenir un jour des emplacements à bâtir (1) ».
      Le directeur de l'Administration des Hospices voyait juste. C'est une
sorte de loi qui se vérifie lors de la construction dans la plaine basse de la
Guillotière de toute voie transversale prolongeant un pont sur le Rhône #
Ainsi plus tard la construction du pont du Midi et de l'avenue Berthelot
amena une sorte de cristallisation des habitations autour de cette nouvelle
artère.
      Sans tarder, on se mit donc d'avance à tracer les rues transversales et
longitudinales du nouveau quartier sur le modèle du quartier Morand. Les

     (1) Archives municipales, Dossier O ' , Rues de la Guillotière. Voir aussi au même dossier une lettre
intéressante des maires de la Guillotière et de Villeurbanne aux membres de la Compagnie du Pont du
Rhône (Lafayette) du 6 février 1829 s u r l'attirance que ne manqueraient pas d'exercer le nouveau pont
et la rue Charles-X.