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qui était encore à son époque dans la cour de la maison des religieuses du
Verbe-Incarné et provenait de la collection du Choul.
     En mourant, Guillaume du Choul légua ses collections à son fils Jean,
botaniste passionné qui ne semble guère s'être préoccupé des vieilles pier-
res et des médailles, car, après lui, on perd la trace de presque tous les
trésors réunis par son père. Mais ce dernier conserva la faveur des érudits
pendant plus de deux siècles pour ses ouvrages sur la religion romaine et
la Castramétation qui furent traduits en latin, en italien et en espagnol. Ce
n'est qu'à la fin du xvm e siècle qu'ils perdirent leur vogue, au moment où
l'érudition se fondait sur des bases plus rigoureuses. Du Choul n'en restera
pas moins une grande figure de la Renaissance lyonnaise, et notre chauvi-
nisme s'émeut, quand on connaît ces quelques lignes de lui qui rapprochent
sa mentalité de la nôtre : « Et sans la malheureuse et barbare nation gottique
ennemie des lettres et de la vertu, qui a bruslé une infinité de bons livres, et ruiné
un si grand nombre de somptueux édifices, serait Rome et VItalie encores en son
entier » \ Que n'a-t-il ajouté la France ?
      La même année que paraissait le Discours sur la Castramétation,
Gabriel Symeoni en publiait une traduction italienne 2 . La destinée de ce
polygraphe florentin, qui naquit en 1509, fut des plus curieuses. Il passa sa
vie à quémander les faveurs des princes auxquels il dédiait ses œuvres, ne
se fixant nulle part et changeant sans cesse de maître. La liste de ses mécè-
nes est fort longue, mais elle est curieuse : il commença par le pape Léon X,
puis passa à la duchesse d'Etampes et conquit les faveurs de François I e r et
du cardinal de Lorraine. Il demanda sans succès la protection du duc de
Plaisance Pierre-Louis Farnèse et de la duchesse de Valentinois, mais il
obtint celle du prince de Melphe. Il entra ensuite successivement au service
des évêques de Trente et de Troyes, puis du duc de Guise François de
Lorraine. Il alla enfin mourir à Turin chez le prince Emmanuel-Philibert
de Savoie. Il séjourna à Lyon à plusieurs reprises, en 1539 avec François de


     1. Discours sur la Religion des Anciens Romains, édit. jam. cit., p. 183.
     a. Discorso sopra la Castrametatione et disciplina militare de Romani, composta per il S. Guiglielmo
Choul, Gentilhomo Lionese, Consigliero del Re, et Présidente délie Montagne del Delfinato, Con i Bagni,
e essercitii antichi de Greci, et Romani. Et tradotto in lingua Toscana per M, Gabriel Symeoni. Lyon,
G. Rouille, 1555.