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— 238 — songe aux adieux de saint Paul aux anciens de l'Eglise d'Ephèse, aux pleurs de saint Augustin sur la tombe de sainte Monique et l'on admire une fois de plus combien la sainteté ajoute de délicatesse à l'affection dans les plus nobles âmes. Dans le programme que saint François traçait à sainte Chantai pour son voyage, il marque, parmi les étapes, la visite des Bernardines réformées de Rumilly. Durant ces derniers jours, le saint reçut une visite qui lui permit d'étendre ce bienfait de la réforme à d'autres monastères. Le vicomte de Pâquier, gentilhomme dauphinois, vint le consulter de la part de la Mère de Ponçonas et de quelques moniales de l'Abbaye des Haïes, qui voulaient se joindre à la Mère de Ballon, supérieure de Rumilly. « Ces avis furent qu'il conseillait à ces bonnes filles de ne pas mettre comme on fait presque d'ordinaire le principal de leur réforme dans de grandes austérités corporelles qui font à la vérité grand bruit dans le monde... mais qui obligent après à des dispenses et à des singularités qu'on peut regarder comme autant de portes qu'on ouvre peu à peu au relâchement général des familles religieuses. Qu'ainsi il valait mieux que ces religieu- ses choisissent dès le commencement pour leur partage, la mortification de l'esprit et l'exercice des vertus intérieures ». Il manifesta le désir qu'elles ne fussent avec les sœurs de Savoie qu'une même communauté. « Il conclut enfin, par l'assurance pleine d'affection qu'il donna à ce seigneur, qu'il prenait dans son cœur ces zélées religieuses dont il lui avait parlé et tout ensemble leur pieux dessein ». Le 24 décembre, saint François alla présider la fondation du nouveau couvent des Récollets. Ces religieux font partie de la grande famille franciscaine dont ils furent une des nombreuses réformes. Ils s'établirent, en 1603, à Saint-Genis-Laval, puis en 1616 à la Croix-Rousse et enfin en 1623 s u r I e coteau de Fourvière, au lieu dit Belle- Grève, au n° 28 de l'actuelle montée Saint-Barthélémy. « Les Pères quittèrent la Croix-Rousse le 23 décembre et, dès le lendemain, François de Sales, évêque et prince de Genève, conduit par Sa Majesté la reine (Marie de Médicis), planta solennellement la croix et un noyer dans un endroit appelé Neyret (vers la rue Neyret actuelle), au dire du Père Juvenal et où les Récollets durent séjourner momentanément ». Le 20 avril de l'année suivante, la croix fut transférée avec la permission de Monseigneur de Marquemont à la résidence définitive des Récollets. Saint François de Sales eut très froid durant cette cérémonie et se sentit malade. « Attendant le dîner, il ouït de sa chambre le jardinier qui refusait à sa fille déjà grande de lui permettre d'aller à la messe de minuit dans l'église du monastère, à cause de la cour qui était alors à Lyon et de la multitude des personnes étrangères, des soldats et des gardes dont il craignait quelqu'insulte pour cette fille, n'y ayant point alors de maison entre cette maisonnette du jardinier et l'église du monastère. Il fit appeler le jardinier et lui dit de laisser aller sa fille à la messe de minuit, qu'il prendrait soin de la faire conduire sûrement par ses gens, ce qu'il fit, et, entrant dans la petite chapelle, il s'informa si la fille y était et si on avait suivi les ordres qu'il avait donnés pour elle ». A cette messe de minuit célébrée dans son cher monastère, il prêcha : « C'est la vérité, dit-il ensuite à la Mère de Blonay, que je ne fus jamais plus consolé à l'autel, le