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— 94 — tations topographiques, que l'on connaisse, de la ville de Lyon, qu'il grava vers 1721 d'après Cléric. En 1731, il illustra une Vie des Saints, pour le Père Croizet. Dès 1657, ces graveurs en taille-douce, ces « maîtres imagiers » sont réunis en confrérie ; en 1692, ils font partie de la Corporation des Peintres, Sculpteurs, Doreurs, Graveurs et Vitriers qui, au xvine siècle, « semble ne plus comprendre que des peintres et des sculpteurs ». ES derniers noms nous amènent au seuil du xvine siècle; trente maîtres-imprimeurs composent alors la communauté, parmi lesquels « il n'y en a que très peu qui travaillent, mesme que la plus part sont presque réduits à la mandicité, n'ayant pas de quoy s'occuper » ; la contrefaçon est, pour ceux qui restent, un moyen de subsister. En 1704, le 6 octobre, à la requête de Guillaume Desprez, imprimeur ordinaire du roi à Paris, une perquisition est opérée chez J. B. de Ville, syndic des imprimeurs et libraires de Lyon qui, dit-il, a contrefait la Sainte Bible de Le Maistre de Sacy, pour laquelle un privilège lui a été accordé le 9 août 1693 ; 138 exemplaires de cet ouvrage sont, en effet, saisis chez de Ville et confisqués à son préjudice. Et puis, bientôt, un arrêt du roi (1704) va réduire à deux cent soixante le nombre des imprimeurs français, et Lyon n'en aura plus, pour sa part, que dix-huit. Au début de ce siècle, quelques rares imprimeurs soutiennent pénible- ment la lourde succession des maîtres du xvie siècle : Anisson et Posuel, Barbier, Borde et Arnaud, Bruyset, Rey, Briasson, Hilaire Baritel, Mathieu Chavance, Antoine Besson, Germain Nanty, Declaustre, Girin, Antoine Molin, Nicolas de Ville, Nicolas Barret ; mais bien peu de livres de cette époque de médiocrité vont résister à l'oubli.