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d'un Chrysostôme, les droits sacrés de son siège primatial » et de s'être
souvenu « que Dieu ne l'avait fait évêque, primat et patriarche, que pour
s'immoler à son Eglise »....

      C'est au centre même de la Cathédrale que repose le vieil archevêque, et
il semble que cette place d'honneur est bien celle qui convenait au défen-
seur zélé des antiques privilèges de sa métropole. L'épitaphe, plus qu'à
demi-effacée I, se lit difficilement sur la pierre tombale, scellée à peu près
au milieu de la grande nef, au bas des marches du chœur, en avant du jubé
qui le clôturait autrefois 3. Seules, les armes des Saint-Georges 3 surmon-
tées de la couronne de comte et du chapeau archiépiscopal, s'enlèvent
encore en un relief que n'ont point usé les pas des fidèles et les cortèges
religieux.
      Saint-Simon, qui n'a pas coutume d'être aussi bienveillant 4, parle
 ainsi de la mort du prélat :
      « Saint-Georges, archevêque de Lyon, y mourut, prélat pieux, décent,
 réglé, savant, imposant, résidant, et de grande mine avec sa haute taille et
 ses cheveux blancs. Il y avait longtemps que cette Grande Eglise, dont il
 avait été chanoine et comte, comme ils les nomment..., n'avait pas vu
 d'évêque, et depuis, elle n'en a pas vu, j'entends, des évêques qui prissent
 la peine de l'être ».

     Cet évêque, « qui avait pris la peine de l'être », méritait sans doute
qu'on rappelât son souvenir, avec celui d'un épisode un peu oublié de
notre histoire lyonnaise.
                                                    Lucien TREPPOZ.

     I . On la trouve reproduite, à quelques mots près, dans le bel ouvrage de Bégule, Monographie de la
Cathédrale de Lyon. — Une autre lecture un peu différente a été donnée par le chanoine Neyrat. (Voir
Sandre, Notice sur la maison Saint-Georges et sur Mgr Claude de Saint-Georges, Mâcon, Protat, 1898).
     2. Ce jubé a disparu à la Révolution.
     3. Elles étaient d'azur à la croix de gueule.
     4. Mais on retrouve le vrai Saint-Simon dans le coup de griffe qu'il décoche en passant au prédéces-
seur et aux premiers successeurs de Saint-Georges. — Le prédécesseur était Camille de Neuville de Villeroy,
qui occupa le siège pendant quarante ans (1653-1693). Les premiers successeurs furent d'abord Paul de
Neuville de Villeroy (1715-1731) neveu du précédent, puis Charles de Rochebonne, et enfin le cardinal de
Tencin, sur qui Saint-Simon s'est acharné, comme on sait, et bien avant qu'il fût archevêque de Lyon.