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responsabilité est grande et leur influence souvent dangereuse pour la
société, serait-elle, pour longtemps encore, privée de la création si désirable
des conseils de discipline ? Le Gouvernement qui trouverait en elle un si
puissant auxiliaire de la loi, de l'ordre et de la morale, persistera-t-il à
oublier cette institution devenue si urgente ?
      Avec des chambres de discipline verrait-on, comme aujourd'hui, des
misérables, si habiles à échapper aux poursuites du ministère public, frau-
der le fisc et fabriquer du faux timbre pour détourner, à l'aide de cet odieux
moyen de concurrence, la clientèle du confrère qui respecte la loi et se
respecte lui-même ?
      « Avec des chambres de discipline, l'imprimerie serait-elle tombée dans
un état de dégradation tel que le commerce du faux timbre, dans notre ville
et ailleurs, est une industrie comme une autre, marchant le front haut ?
      « Il va sans dire que pour arriver à la répression de cette déplorable pira-
terie, le gouvernement ne peut laisser plus longtemps dans l'état d'imper-
fection où il se trouve le système actuel du timbre, et surtout du timbre à
l'extraordinaire, qu'un apprenti d'imprimerie peut contrefaire par milliers
en un seul jour.
      « Avec des chambres de discipline verrait-on si souvent des imprimeurs
sur le banc des assises ou de la police correctionnelle ? Les avertissements
salutaires de leur chambre ne leur éviteraient-ils pas la plupart de ces désho-
norantes poursuites ?
     « Avec des chambres de discipline, en un mot, cette industrie ne serait
bientôt exercée que par des hommes honorables pour lesquels deviendrait
presqu'inutile l'arsenal de la législation touchant l'imprimerie.
     « Au point de vue artistique et industriel, la création des chambres de
discipline concourrait encore, il est vrai, à la régénération de l'imprimerie ;
mais elle serait presque nulle, hâtons-nous de le dire, si la législation n'ap-
portait un prompt remède à la lèpre qui a rongé et réduit à un état pitoya-
ble cette industrie, nous voulons parler de l'augmentation indéfinie du
nombre des brevets, et de la non-suppression d'une quantité de brevets