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baud Ancelin, le titre d'imprimeurs du roi en la ville de Lyon leur est
conféré.
      La vindicte du bon prince Henri n'est point implacable ; enchanté de
la soumission de Lyon, « bientôt suivie de celle des villes voisines », il
manifeste au Consulat sa satisfaction et « promet de ne pas tenir rigueur aux
Lyonnais de leur longue désobéissance » ; il « détruit l'ancienne constitution
communale » en assurant les Lyonnais de sa confiance ; il supprime huit
échevins sur douze et leur donne un chef dont il avait la nomination, mais il
dit aux Lyonnais qu'il n'a désir de bâtir « autres citadelles que dans leurs
cœurs » ; il met à la tête du Consulat Balthazar de Villars, exilé naguère par
les ligueurs, mais il permet à Pillehotte de revenir à ses presses. Les Lyon-
nais payèrent ainsi la faute de n'avoir mis aucune condition à leur sou-
mission.
       Jean Pillehotte revient donc à ses presses, aux presses des imprimeurs
à qui il donnait ses copies : Chastaing, Roussin, Julliéron, Laurens, etc., et
Pillehotte publie maintenant des traités de liturgie, de médecine et de juris-
 prudence. Jean-Baptiste Buysson, petit-gendre de Rouillé, furieux ligueur
lui aussi, y revient dans le même temps.
       Lyon avait pardonné au roi, il lui avait ouvert son cœur à demi et ses
portes tout à fait ; mais le roi n'était pas riche et la Ligue n'avait pas dés-
armé : Mayenne pensait encore ressaisir le pouvoir ; tous ces Suisses qui, à
Lyon, « aident la bourgeoisie à maintenir son autorité », il faut les entrete-
nir, les payer, et le Béarnais ne le peut pas ; ce fut un imprimeur — et c'est
bien parce qu'il le fit, sans doute, comme imprimeur que j'en parle — ce fut
 Guichard Julliéron qui s'en chargea... Quand le roi eut triomphé — j'em-
prunte tout cela à ce bavard de Vingtrinier et ne m'en porte point garant —
il parla de rembourser ; Julliéron ne voulut rien entendre, mais il accepta
l'office d'imprimeur du roi! Le Béarnais avait, encore une fois, fait une
bonne affaire.

    Vers la fin du siècle, l'agitation mauvaise qui, depuis 1539, a mis Lyon
en gros émoi, a cessé à peu près ; le conflit cinquantenaire est apaisé qui a