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— 313 — UN ALLEMAND A LYON EN 1808 Un des derniers jours du mois d'août 1808, en plein après-midi, trois jeunes gens qui marchaient sac au dos arrivèrent à Lyon par la porte de Saint-Clair, couverts de poussière, accablés par la chaleur. Le chemin leur parut encore bien long jusqu'à l'hôtel des Célestins situé sur le quai de la Saône. L'un d'eux s'inscrivit sous le nom d'Hermann Pûckler ; les deux autres, qui étaient frères, s'appelaient MM. de Wulffen. Tous trois étaient de nationalité allemande. Le premier seul nous intéresse, d'abord parce qu'il acquit dans la suite une renommée que ne connurent pas ses compagnons, ensuite parce qu'il a laissé de son voyage une relation qui constitue un petit chapitre pittoresque de l'histoire de Lyon. La partie de son carnet de route qui se rapporte à son séjour dans notre ville est restée inédite jusqu'en 1873, année où ces pages furent publiées avec sa correspondance et le journal de diverses périodes de sa vie par les soins de M m e Ludmilla Assing-Grimelli I . Le récit du départ de Lyon ouvre un petit volume que l'auteur fit paraître lui-même sous le titre de Jugendwanderungen à Stuttgart en 1834, lorsque, devenu le prince de Pùckler-Muskau, il était déjà célèbre à la fois par son faste et par deux ouvrages, les Lettres d'un Trépassé et Tutti Frutti. El Le voyageur qui s'inscrivait modestement à l'hôtel des Célestins sous le nom d'Hermann Pûckler était le fils du comte Erdmann de Pûckler, représentant d'une des deux branches silésiennes d'une famille qu'une tra- dition un peu téméraire faisait remonter au margrave de Bechelaren, un des 1. Briefwechsel und Tagebûcher desFiirsten Hermann von Piickler-Muskau, 9 volumes, Hambourg, 1873- 1876, tome II.