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— 318 — vestibule, il préféra la statue du Rhône par Guillaume Coustou à celle de la Saône. Le Palais Saint-Pierre donnait alors asile à la Bourse, à diverses administrations publiques et au Musée ; ce dernier malheureusement était fermé. Une des gloires de Lyon, aux yeux de Pûckler, était l'Hôtel-Dieu qu'il proposait comme un modèle à imiter. Voici la description qu'il en fait : « Quoiqu'il ne soit pas encore entièrement achevé, il surpasse dès mainte- nant, à l'extérieur comme à l'intérieur, tous les établissements de ce genre que je connais ; 1.800 lits de fer, garnis de rideaux de toile blanche, bien propre, sont occupés par autant de malades des deux sexes que soignent avec l'attention la plus dévouée un grand nombre de sœurs attachées à l'hôpital. A chaque lit est fixé un bulletin qui indique les remèdes, la nature et la quantité des aliments que le malade doit recevoir. Tous les plats, aussi bien de viande que de légumes, que je vis distribuer, étaient sans exception bons et propres. Les malades sont répartis, selon leur sexe et leur affection, en plusieurs salles disposées en éventail, avec, au centre, un grand autel que surmonte un crucifix. On veille avec le soin le plus méticuleux à ce que, dans ces salles, l'air soit toujours renouvelé, de sorte que jamais des émana- tions nuisibles ne puissent retarder la guérison. Du linge propre est distri- bué légulièrement, dès qu'on en a besoin, et j'ai pu me convaincre par moi- même qu'on ne le délivre pas avec parcimonie. D'une façon générale on peut dire que rien n'est omis en fait de soins que peut réclamer un malade. Dans les vastes dépendances se trouvent les logements des sœurs (au-dessus de la cheminée de leur salle à manger le mot Silence est écrit en grands caractères), la pharmacie, la boucherie, les cuisines aussi propres qu'élégan- tes, et qui ne laissaient absolument rien à désirer ». L'Hôtel-Dieu compre- nait une section d'aliénés ; Pùckler vit derrière une grille de fer une jeune fille dont le visage régulier et doux le frappa et dont les paroles plaintives laissaient deviner un ancien drame d'amour. Le pont de Tilsitt avait été ouvert à la circulation le lendemain même de l'arrivée de Pùckler. Il paya un demi-sou pour le passer et visita la cathédrale Saint-Jean. En remontant la Saône, il arriva au vieux château de Pierre-Scize dont les ruines dominaient la ville. Dans ce quartier, les traces de la Révolution étaient encore nettement visibles ; des maisons détruites