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semblaient n'avoir jamais été surpassés. Cette difficile rénovation, Perrin la
fit avec empire, à un moment où il était malaisé de « faire quelque chose »,
et, vraiment, il la fit complète, puisqu'elle émut Paris lui-même.


       « Aujourd'hui, 24 floréal an 7 de la République Française, est comparu Jean-
Baptiste-Robert Perrin, marchand commissionnaire rue de Flandres, lequel, assisté
de . . . et de Pierre Villionne, peintre, rue de la déserte, nous a déclaré que Magde-
laine Bourgoin, son épouse, est accouchée dans son domicile, hier matin, d'un
enfant mâle, auquel on a donné les prénoms de Louis-Benoît ».
                       (Arch. Lyon, Lyon-Ouest, 1799, Naissances, n° 458).

     Voilà Louis Perrin au monde. Il nous importe vraiment bien peu qu'il
ait pu être, douze ou quinze ans plus tard, « l'un des meilleurs élèves de sa
classe », et qu'il y ait « remporté tous les premiers prix » ; laissons là, n'est-ce
pas, ces sottes formules biographiques ; il nous suffit que Perrin ait été le
meilleur des imprimeurs, et cela n'est pas du tout une formule.
      En 1823, Zacharie Durand, que son beau-père Rusand avait mis à la
tête de l'Imprimerie des Halles de la Grenette, acquise depuis peu de
Ballanche, va s'établir à Bellecour, dans l'ancien Hôtel de Malte ; il y
entraîne Louis Perrin, qui était lui-même commis chez Rusand, et bientôt
ils forment entre eux une association commerciale sous la raison Durand et
Perrin ; cette société ne dura que très peu de temps ; presqu'aussitot
Durand se retira.
     Le vieux Placide Rusand, premier patron de Perrin, avait fait de son
commis un commis vraiment hors ligne, remarquable ; Perrin le fit bien
voir, et tout de suite. Même dans les impressions qu'il signa avec Durand,
et qu'il devait tant maudire plus tard, on sent une idée, une formule nou-
velle, pour le moins un souci inaccoutumé de distinction, ce quelque chose
impossible à définir, à exprimer, qui fait dire : « Ça, c'est bien ! ».
    Chez Perrin, ça c'était toujours bien ; il y avait désormais dans cette
maison des doigts de fée qui savaient donner à tout ce qu'ils touchaient un
cachet exquis et tellement personnel ! Perrin avait été jusque-là le succès-