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              L'ANTIQUAILLE
                   JUSQU'A LA RÉVOLUTION


      De tous les monuments de Lyon, auxquels s'attachent des souvenirs
 historiques, il n'en est peut-être pas de moins connu et surtout de moins
 souvent visité par les amateurs de nos vieux logis que l'hôpital de l'Anti-
 quaille, appelé aussi Saint-Pothin, du nom d'un de ses bâtiments annexes,
construit en 1878. Ce n'est pas que ce nom d'Antiquaille soit ignoré des
Lyonnais, mais il évoqua pendant tout le xixe siècle l'idée pénible des
maladies mentales ou cutanées qui s'y trouvaient soignées et ce sentiment
suffit à expliquer l'éloignement du public pour cet asile des plus affreuses
misères de l'humanité.
      Aujourd'hui que l'Antiquaille est devenu un très grand hôpital, où se
trouvent réunis des services de médecine et de chirurgie de toutes sortes et
non plus seulement ceux qui jadis expliquaient une certaine répulsion,
cette abstention ne se comprend plus guère et chaque année devrait voir
s'augmenter le nombre des Lyonnais désireux de visiter ces lieux dont
l'histoire, vieille de vingt siècles, est si attachante.
      Les amateurs d'antiquités latines y trouveront la trace des palais et des
monuments de la première capitale des Gaules, les érudits se rappelleront
que ce fut pendant tout le xvie siècle la demeure des Sala, des Buatier et des
Rubys, ces lettrés qui recevaient chez eux tout ce que Lyon comptait à
cette époque fameuse de savants et d'hommes distingués. Après cette
brillante élite littéraire, ces murs abritèrent de nobles femmes vouées à la