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      Pernetti a dit de lui : « Il se livra de bonne heure à la lecture des meil-
leurs auteurs grecs et latins ; il y puisa ce goût, qui lui fit tant d'honneur,
 qu'il conserva toute sa vie, pour ce que l'antiquité nous a laissé de bon en
 tout genre ».
      Il put largement satisfaire son goût de l'antiquité pendant ses nom-
breux séjours dans le Milanais, à Rome et à Venise, et c'est là qu'il réunit
les pièces les plus importantes de la collection de monnaies et de médailles
 qu'il commença à Lyon et qu'il augmenta ensuite considérablement à
Paris. Jacques de Strada, qui avait vu le cabinet de du Choul à Lyon, ne man-
qua pas d'aller visiter à Paris celui de Jean Grolier et il en parle ainsi : « Il a
amassé un nombre presque infini de pièces d'or, d'argent et de cuivre,
petites et grandes, toutes entières, sans estre gastees, dignes d'estre accom-
parées à grans thrésors... Il met toute diligence d'acquérir de tous costez
toutes sortes d'anciennes figures, tant de cuivre que de marbre, y employant
gens expressément, pour en retirer de tous endroits, les plus singulières, des-
quelles il ha un nombre merveilleux, et principalement de médaillons qui
vallent une richesse infinie2». Le Hongrois Jean Sambuc, qui fut un numis-
mate fort savant, avait étudié le médaillier de Grolier et, plein de recon-
naissance pour les trouvailles qu'il y avait faites, lui dédia son principal
ouvrage 3. Jean Grolier, fort épris de numismatique, avait du reste fait
imprimer à ses frais, en 1552, à Venise, par Aide Manuce, l'ouvrage de son
ami Guillaume Budé 4, de Asse et partibus ejus qui fut certainement la plus
savante dissertation de son temps sur les monnaies et les antiquités grec-
ques et romaines. Quand, vers 1530, Jean Grolier quitta sa maison de la
Juiverie à Lyon, il emporta à Paris sa collection de médailles et d'antiques ;
mais il n'en continuera pas moins à orner sa demeure de Lyon, puisque
nous le voyons offrir à cet effet, le 12 janvier 1550, au Consulat de sa ville,
d'acquérir, au prix de vingt-cinq écus, la grande effigie qui est dans l'Hôtel
de Ville et qui avait été faite lors de l'entrée d'Henri II5.

    1. Les Lyonnois dignes de mémoire, t. II, p. 334 et suiv.
    3. Epitome du Thresor des Antiquitez, !oc. cit., p. 4.
    3. Emblemata cum aliquot nummis antiquis, operis Joanni Sambuci Tirnaviensis Pannonii. Anvers, 1564.
    4. Cf. Rebitté, Guillaume Budé, restaurateur des études grecques en France, Paris, 1846.
    5. A. Pericaud Aîné, Notes et documents pour servir à l'Histoire de Lyon. Lyon, Mougin-Rusand, 1S41
page 6.

Rev, Lyon,, III, iv                                                                              6