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— 425 — mécènes italiens. Puis l'enchantement cesse, l'esprit critique a fait son œuvre de destruction et les désordres des guerres de religion consomment la ruine des collections et dispersent les amateurs. Les historiens se sont plu à prouver que le merveilleux épanouissement des arts, des lettres et des sciences dans la période qui comprend la fin du xve et la première moitié du xvie siècle avait eu trois causes principales : la découverte des grandes œuvres de l'Antiquité, l'invention de l'imprimerie et l'accroissement général de la fortune publique et privée qui suscitait les grands protecteurs : papes, rois, princes et bourgeois enrichis. Nulle part en France mieux qu'à Lyon on ne trouve ces trois conditions réunies. C'était en effet le plus merveilleux chantier de démolitions gallo- romaines qui fût en France et peut-être même en Italie. Le Moyen Age, qui n'appréciait les vieilles pierres que comme matériaux pour ses constructions y avait inlassablement puisé pour édifier l'église d'Ainay, celle de Saint- Jean, les grands cloîtres de Saint-Just et de Saint-Jean et le pont de la Guillotière, malgré cela il en restait encore d'admirables débris. Ses rela- tions avec l'Italie étaient continuelles, par suite du va-et-vient incessant des armées royales qui partaient à la conquête du royaume de Naples ou du Milanais et ne manquaient pas de séjourner, souvent avec le roi et toute la cour, dans cette région où la vie était joyeuse et les subsides abondants. Les importantes transactions des foires aidaient aussi à maintenir le contact avec les grandes cités commerçantes de Venise, de Gênes, de Milan et de Florence ; Lyon était ainsi tenu au courant des fouilles qui ramenaient au jour les trésors de la latinité, et pouvait prendre part au mouvement artisti- que et littéraire qui se développait d'une façon incomparable en Italie. Les maîtres imprimeurs Gryphe, Dolet, de Tournes et Rouillé réalisaient des chefs-d'œuvre pour rendre plus aimable la lecture des textes anciens et propager les idées nouvelles. La prospérité du commerce et de la banque et le succès grandissant de l'industrie de la soierie augmentaient la fortune privée qui s'employait utilement à favoriser de ses largesses les manifesta- tions de l'esprit humain. Chacun sait que les Lyonnais ne sont point prodi- gues de leurs deniers, surtout lorsqu'il s'agit d'encourager les lettres et les arts, mais il faut reconnaître que ceux de la Renaissance se sont distingués sur ce point, pour suivre l'exemple de l'importante colonie italienne de