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à la séance suivante (19 avril) le docteur Martin l'aîné avait pris la parole
pour s'associer aux sentiments exprimés par ses collègues le mardi pré-
cédent.
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      Les membres de la Petite-Table qui, en août 1814, ridiculisaient ainsi
les récents partisans de Louis XVIII, s'appelaient Jean-Jacques Arnaud,
Camille Arnaud, Claude-Antoine Bouchet, Paul-François Castellan, Edme
George, Maurice Goujon, dit Goujon l'aîné, Louis Janson, Auguste Jurie,
Jean-Marie Pichard déjà nommé, Peyre (prénom douteux), Frédéric Rast-
Maupas et Antoine-Eugène Second.
      Voici quelques détails sur chacun d'eux :
      Les deux Arnaud étaient fils de feu Jean-Baptiste Arnaud, mort en
1812, orfèvre quai Villeroy et essayeur à la Monnaie. Jean-Jacques avait
succédé à son père et s'était établi essayeur petite-rue Mercière. Il lui arri-
vait, paraît-il, de s'endormir pendant les séances de la Petite-Table. Son
frère, Camille Arnaud (27 ans), vivait avec sa mère qui tenait toujours le
magasin de bijouterie du quai Villeroy. Ardent bonapartiste, il alla avec son
confrère Castellan, tous deux en uniforme de gardes nationaux, se présen-
ter à l'empereur pendant le séjour que Napoléon fit à Lyon, en revenant de
l'île d'Elbe, du 11 au 13 mars 1815. Arnaud et Castellan avaient fait fabri-
quer en toute hâte une grande aigle en bronze doré qu'ils portèrent à
l'Archevêché où Napoléon était descendu. Sous l'aigle, on lisait ces mots :
« A la Garde Impériale les Lyonnais industrieux. Mars 1815 ». Plusieurs de
ces « industrieux » devaient faire partie de la Petite-Table. Le sous-officier
et le caporal de la garde urbaine furent reçus par l'Empereur qui chargea
Camille Arnaud d'une mission secrète dans le Midi. Aussi Camille Arnaud
fut-il, plus tard, traité comme suspect par les fonctionnaires de Lousi XVIII;
en 1817 il dut quitter la France. L'année suivante, il était « négociant »
à New-York, où il épousa, le 18 mars 1818, une jeune française originaire
de Paris.
      Le docteur Claude-Antoine Bouchet (29 ans) était chirurgien-major de
l'Hôtel-Dieu. A la Petite-Table, on l'appelait — lui et le docteur Janson,
son sous-ordre — « les frères-majors ».