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     Ainsi, près de ses origines, la Guillotière comprenait un ensemble de
fermes ou de châteaux, des granges dispersées et un hameau. C'est ce
hameau qui allait se développer. Nous allons le voir devenir du xvie au
xvme siècle un bourg, puis au xixe siècle une ville qui empiétera petit à
petit sur la campagne voisine, se développant aux dépens des champs et des
prairies.
                                                    II

                          LE BOURG DE LA GUILLOTIÈRE

      La transformation de ce hameau de carrefour en un bourg se fit avec
une extrême lenteur. La bourg ne fut vraiment constitué qu'au xvnie siècle.
En 1705, il ne comptait guère que mille cinq cents habitants. A la fin du
siècle, il atteignait un chiffre bien modeste encore puisque, en 1805, il
n'avait que cinq mille neuf cent soixante-douze habitants environ, ressem-
blant ainsi à un de nos bons chefs-lieux de canton.
      Le voisinage de Lyon fut la cause principale de ce développement lent et
continu, la Guillotière ayant surtout à cette époque profité du développe-
ment de la cité lyonnaise.
      Du xvie à la fin du xviir3 siècle, Lyon en effet grandit sans cesse.
L'horizon de ses relations s'élargit ; en France d'abord. Pendant longtemps,
Lyon n'avait été qu'une ville frontière ; mais, à la fin du XVe siècle, le Dau-
phiné, la Provence deviennent terres françaises. En 1601 (1), le duc de
Savoie est obligé de céder à la France la partie la plus riche de ses Etats :
la Bresse, le Bugey, le Valromey. Lyon constitue le centre tout formé où
viennent se nouer les relations de ces divers pays avec le nord de la France.
En même temps, les relations avec Vétranger prennent de l'ampleur et de
l'activité. Les foires de Lyon sont créées définitivement en 1462. Au xvie
la fabrication des soieries impose des relations plus suivies avec l'Italie du
Nord, grande productrice de soie brute (2). Les événements religieux et
militaires eux-mêmes ont eu leur part dans ce développement de Lyon.
Durant tout le moyen âge, les pèlerins n'ont cessé de passer par Lyon et les

   (1) Traité de Lyon. 17* *-K«*
   (a) Voir pour plus de détail A. Kleinclausz, op cit., p. 19 sq.