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— 45o — Cuire. À la mort de Claude I de Bellièvre, il acheta, cinq mille livres, la maison du Gourguillon et le Jardin des Antiques, mais il préféra habiter au sommet du coteau de Fourvière. cette maison qui fut appelée plus tard r Angélique1. C'est là que la tradition veut que ce soit réunie cette fameuse académie qui avait repris les traditions de celle dont Humbert Fournier décrivait, en 1506, les charmantes occupations à son ami Symphorien Champier. Parmi les lettrés et les poètes qui, si l'on en croit le Père de Colonia, fréquentaient la maison de l'Angélique, de remarquables anti- quaires s'étaient glissés : Guillaume du Choul, les deux frères de Vauzelles, Georges et Jean, et leur neveu Matthieu, et il n'est pas douteux qu'ils aient coopéré à la réunion des importantes collections numismatiques et lapidaires de Nicolas de Langes. Un des plus beaux traits de la vie d'antiquaire de Nicolas de Langes est certainement celui qu'a narré L. Niepce 3 et qui est relatif au sauvetage par ce magistrat des archives et du trésor du monastère de Saint-Just lors du sac de Lyon par le baron des Adrets, en 1562. Il fut aidé en cela par François Pupier, obéancier de Saint-Just, et par le Secrétain de Bellièvre 3. 1. Sur l'emplacement exact de la maison de l'Angélique, on n'a vraiment que des conjectures. Suivant Pernetti, il faut l'assimiler à l'ancien château de Bucy et Menestrier prétend que c'était celle désignée dans le grand plan scénographique du xvie siècle, sous le nom de Capot. Suivant le testament de la femme de Balthazard de Villars, fille de Nicolas II de Langes (publié dans la notice de M. H. de Terrebasse, sur B. de Villars, Lyon, 1881), il y aurait eu deux maisons appartenant aux de Langes dans le tènement de Fourvière t l'Angélique et une autre maison en face du couvent des Pères Capucins. Actuellement, le nom de l'Angélique est donné à une maison sise au pied de la tour métallique et bâtie sur les ruines d'un ancien réservoir à l'entrée du passage Gay. Dans les Archives historiques et littéraires du département du Rhône, t. VII, p. 313, quelques indications assez précieuses sont données sur l'emplacement de l'Angélique : « Vis-à -vis de la maison de l'abbé Caille, on trouve la maison de M. Bernardin, dans le clos de laquelle est le pavillon Billon. Cette maison pourrait bien être celle où se tenaient, au xvr3 siècle, les assemblées académiques. La maison Bernardin, bâtie sur les restes du palais d'Antonin, qui couvrait tout le plateau de Fourvière, pourrait bien avoir été aussi le château de Bussy ou Bucy, Il faut toutefois accueillir cette opinion avec d'autant plus de circonspection que les titres des xm e et xive siècles ne contiennent rien qui puisse l'accréditer et désignent seulement cet emplacement sous le nom de Crotte ou Grotte de Fourvière, à cause des caves et des voûtes qui s'y trouvaient. Dans le plan de 1550, elle était appelée le Capot, nom qui désignait un endroit secret et retiré. Cette maison est appuyée sur un mur romain qui paraît avoir appartenu à un édifice considérable ». D'après cette opinion, qui remonte à 1828, la maison qui porte actuellement le nom de l'Angélique serait donc bien l'ancienne maison de Nicolas de Langes, après avoir été le Capot au xvie siècle, le château de Bucy au XIe et le réservoir d'arrivée des aqueducs au temps d'Antonin, Rien n'est encore venu l'infirmer, quoique l'on n'ait vraiment aucun texte certain. 2. Léopold Niepce, les Chambres de merveilles, p. 65 et suiv. 3, Il s'agit là d'Antoine de Bellièvre, sacristain,