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        CHRONIQUE DE LA CURIOSITÉ

      Trimestre sans intérêt : aucune vente artistique.
      Il ne faut parler qu'à titre de curiosité de la vente d'objets allemands de l'Expo-
sition de Lyon de 1914. Ces objets d'art (51!) provenaient en grande partie du Musée
d'Art de Nuremberg : ces spécimens caractéristiques de l'art allemand ont été dis-
persés aux enchères : il y avait des légumiers, des ciboires, des coupes de mariage,
des sirènes, etc., etc., le tout en argent massif. Il y avait notamment — modèle de
Kolossal — une coupe argent et ivoire du poids de dix kilogs !. On pouvait craindre
pour le goût français que ces objets soient vendus très cher : il n'en fut rien et ils
furent achetés strictement au poids de l'argent... et ce n'est que justice, comme on
dit au Palais. — Que les Allemands aient un art conforme à leur tempérament, c'est
naturel et nous ne leur reprochons pas, mais ce qui nous choque et nous enrage,
c'est que dans ce domaine, comme dans les autres, ils soient imbus de leur supériorité
et veuillent nous imposer leurs productions comme étant les meilleures : ùber ailes.
Et c'est ce qui fait qu'on n'est pas près de s'entendre.
      Une petite vente de tableaux a fourni quelques prix intéressants. Les maîtres
lyonnais gardent toujours leur valeur : une peinture sur panneau par Ravier : l'Etang
de la Leva, a été adjugée 2.800 francs. Quant aux Vernay, ils sont toujours en grande
faveur : une branche de cerises (o m. 25 sur o m. 33) a été payée 2.800 francs ; des
roses dans un verre (o m. 33 sur o m. 23) ont été très disputées à 3.400 francs. Certains
sont étonnés de ces prix : je ne les juge pas excessifs. Disons le bien haut et bien
nettement : Vernay est un très grand maître et ses tableaux doivent encore prendre
de la valeur. Quelques amateurs (et je ne rougis pas d'en être) l'égalent à Fantin-
Latour comme peintre de fleurs : les Å“uvres de Fantin se vendent à Paris jusqu'Ã