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— 257 — CHRONIQUE DE LA CURIOSITÉ Trimestre sans intérêt : aucune vente artistique. Il ne faut parler qu'à titre de curiosité de la vente d'objets allemands de l'Expo- sition de Lyon de 1914. Ces objets d'art (51!) provenaient en grande partie du Musée d'Art de Nuremberg : ces spécimens caractéristiques de l'art allemand ont été dis- persés aux enchères : il y avait des légumiers, des ciboires, des coupes de mariage, des sirènes, etc., etc., le tout en argent massif. Il y avait notamment — modèle de Kolossal — une coupe argent et ivoire du poids de dix kilogs !. On pouvait craindre pour le goût français que ces objets soient vendus très cher : il n'en fut rien et ils furent achetés strictement au poids de l'argent... et ce n'est que justice, comme on dit au Palais. — Que les Allemands aient un art conforme à leur tempérament, c'est naturel et nous ne leur reprochons pas, mais ce qui nous choque et nous enrage, c'est que dans ce domaine, comme dans les autres, ils soient imbus de leur supériorité et veuillent nous imposer leurs productions comme étant les meilleures : ùber ailes. Et c'est ce qui fait qu'on n'est pas près de s'entendre. Une petite vente de tableaux a fourni quelques prix intéressants. Les maîtres lyonnais gardent toujours leur valeur : une peinture sur panneau par Ravier : l'Etang de la Leva, a été adjugée 2.800 francs. Quant aux Vernay, ils sont toujours en grande faveur : une branche de cerises (o m. 25 sur o m. 33) a été payée 2.800 francs ; des roses dans un verre (o m. 33 sur o m. 23) ont été très disputées à 3.400 francs. Certains sont étonnés de ces prix : je ne les juge pas excessifs. Disons le bien haut et bien nettement : Vernay est un très grand maître et ses tableaux doivent encore prendre de la valeur. Quelques amateurs (et je ne rougis pas d'en être) l'égalent à Fantin- Latour comme peintre de fleurs : les Å“uvres de Fantin se vendent à Paris jusqu'Ã