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précédentes, à tant de rois, de princes ou de grands personnages», crime
odieux de lèse-majesté auquel, écrit le Père Ménestrier, on attribua avec
raison la peste cruelle dont cette ville fut affligée l'année suivante.
    En 1661, à l'occasion de la naissance du dauphin, les maîtres-impri-
meurs de Lyon font dresser un feu d'artifice dont Pierre Guillimin imprime
une Description rédigée par le Père Ménestrier.
     Lyon possède à ce moment deux ou trois grandes familles d'impri-
meurs qui honorent l'imprimerie et le livre autant que la chose est possible
en ces temps de médiocrité ; je viens d'écrire un peu plus haut le nom de
l'une d'elles, les Huguetan.
     C'est une dynastie, elle va des confins du xve siècle jusques à la fin du
xvne. L'un de ses membres, Jean-Antoine, associé à Antoine Ravaud, a
imprimé les œuvres de Cardan et celles de Sennert, une bonne quinzaine de
volumes in-folio qui ne sont pas sans valeur. Associé plus tard avec Pierre
et Claude Rigaud, il édita un grand nombre d'ouvrages de théologie. Le
dernier des Huguetan, Jean, né à Lyon en 1647, s'il faut en croire le très
suspect La Beaumelle, l'auteur des Mémoires de Madame de Maintenon,
serait mort au Danemark dans la plus extrême vieillesse. Contraint de quit-
ter la France lors de la révocation de l'Edit de Nantes, écrit Vingtrinier,
Jean Huguetan s'établit en Hollande, revint en France, puis se réfugia une
fois encore à l'Etranger, où il aurait épousé la fille naturelle d'un prince de
Nassau.
     On peut citer aussi les Carteron, deux frères : Jacques et Jean ; le
dernier « a publié en 1672 un charmant petit volume intitulé Figures histo-
riques représentant la Vie de N.-S. Jésus-Christ, les Actes des Apôtres et
VApocalypse tirés du Nouveau Testament, [orné de] 89 figures rattachées à
autant de chapitres. Chacun de ces petits tableaux est entouré d'un cadre
historié qui fait corps avec le sujet et ne se répète jamais. Pour le mérite de
la composition et de la gravure, ces vignettes rappellent tout à la fois la
 Tapisserie d'Etienne Groulleau [Paris, 1547] et les jolies planches du Petit
Bernard. Les figures sont d'un type un peu moins allongé que celles de ce