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                            LE VILLAGE D'AVENAS, BOIS ORIGINAL DE PH, BURNOT




                                           AVENAS
     A six kilomètres au nord de Beaujeu, accroché aux pentes septentrio-
nales de la montagne du même nom qui le domine d'une centaine de
mètres, le petit village d'Avenas se blottit avec ses vieilles maisons autour
de son église romane. Il est généralement inconnu des voyageurs et des
touristes cet obscur village, éloigné des grandes voies de communication,
dépourvu de toute élégance, de tout confort et placé dans un site étonnam-
ment sauvage. Pour toutes ces raisons, au contraire, il est cher aux esprits
curieux de choses anciennes ; les grands travaux de la civilisation n'ont pas
modifié l'aspect antique du paysage et l'imagination peut facilement
reconstituer la vie intense qui circula au moyen âge et en des temps bien
plus anciens dans ces parages aujourd'hui presque déserts1.
     Par un soir d'automne, le voyageur attardé est étonné de la grandeur
sauvage du spectacle qui s'offre à ses regards. Du haut de la montagne
d'Avenas, les pentes glissent doucement vers le village, couvertes de
bruyères odorantes et de fougères couleur de rouille ; ça et là émergent
d'énormes blocs granitiques ou porphyriques qui furent jadis les objets
vénérés du culte druidique. On suit de l'œil, avec ses hauts peupliers grat-
    i. Il suffira de dire que la commune d'Avenas, peuplée aujourd'hui de moins de deux cents habitants, en
comptait près de quatre cents il y a un siècle ; la population devait être beaucoup plus dense au moyen âge,
pendant la périodeflorissantedes institutions clunisiennes (xie-xne siècles). Il y avait alors plusieurs couvents
de moines et de moniales à Avenas et dans les environs, par exemple à Villié et Ouroux (Oratorium),