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que les lieux dits portant le nom de Guillotière sont nombreux dans le
département de l'Isère. Il ajoute : « C'est dans la nature du sol ou la configu-
ration topographique qu'il faudrait plutôt chercher l'origine de cette déno-
mination commune. Une étude des patois locaux donnerait peut-être la
solution du problème ». Cette suggestion est certainement la plus judicieuse.
      Quoi qu'il en soit de l'étymologie, il nous a semblé que l'origine du
groupement des habitations qui est devenu ensuite la Guillotière est beau-
coup plus intéressante à élucider.
      La question peut se formuler ainsi :
      Y avait-il, dans les conditions topographiques naturelles, des avantages
capables d'attirer les hommes, au point de donner naissance à une forte
agglomération. Autrement dit, le site, l'emplacement, la nature du sol, pré-
sentaient-ils des avantages favorables à un établissement humain. Il est très
difficile de rétablir, même par la pensée, les conditions primitives de la
surface du sol, sa topographie, le terrain ayant été à plusieurs reprises et
surtout au xixe siècle, tellement bouleversé, remblayé, nivelé par les terras-
sements nécessaires à la construction des rues et des maisons modernes.
Cependant, avec l'aide d'une bonne carte, on peut reconstituer les grands
traits de cette topographie originelle (Voir la carte page 9).
   La région à l'est du Rhône, en face de Lyon, se décompose en trois zones
différentes :
      a) A l'est, des hauteurs assez accentuées portant Montchat, Saint-
Alban, Bron, d'une altitude de plus de deux cents mètres. C'est une avan-
cée des collines situées plus à l'est et appelées les Balmes Viennoises. Ce sont
des moraines que les anciens glaciers ont déposées.
      b) Les collines sont bordées du côté du Rhône par une espèce de plate-
forme, altitude 175-180 mètres ; elle est constituée de lits de cailloux. C'est
une terrasse et les géologues la dénomment terrasse de quinze mètres parce
qu'elle s'élève en moyenne de quinze mètres au-dessus du lit du Rhône (1).
Il convient de remarquer dès maintenant la pointe avancée, sorte d'éperon (2)

      (1) On la dénomme encore terrasse de Villeurbanne.
      (3) On peut se rendre compte encore aujourd'hui de cette topographie : la grande-rue de la Guillotière
descend légèrement de la place du Pont vers l'avenue de Saxe (traversée de la plaine), elle monte ensuite
sur l'éperon (abords de l'église Saint-Louis) et arrive sur la terrasse (place Victorien-Sardou et région plus
à l'est). Le cours Gambetta met beaucoup plus longtemps à monter car il passe au nord de l'éperon.