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— 4i4 — pas ce nom mais celui de Société royale des Sciences, parce qu'elle était agrégée à l'Académie des Sciences de Paris, dont elle constituait une sorte de section installée ou détachée en province, avait alors pour secrétaire perpétuel M. Hyacinthe de Ratte, apparenté à la famille Flaugergues. Est-ce Marat qui trouva moyen, comme à Rouen et à Lyon, de faire proposer aussi à Montpellier (par son ami De Joubert ?) la question des rayons hétérogènes de Newton, ou est-ce au contraire Flaugergues qui, pour cueillir lui aussi de nouveaux lauriers, employa l'influence de son parent De Ratte dans ce but? Je l'ignore. Toujours est-il que, dès octobre 1786, deux mois à peine après le jugement rendu par l'Académie de Lyon, la Société royale des Sciences de Montpellier annonça au public qu'un anonyme zélé pour le progrès des sciences (je soupçonne fort que c'était le naturaliste Philippe-Laurent de Joubert, mais je n'ai pu en avoir la certi- tude) l avait proposé un prix de 300 livres ou d'une médaille d'or de pareille valeur sur la question suivante : « L'explication de l'arc-en-ciel donnée par Newton porte-t-elle sur des principes incontestables ? Et est-il bien démon- tré que les rayons hétérogènes supposés émergens du nombre infini de gouttes de pluie, qui tombent de la nue, doivent former des arcs séparés ? ». A Montpellier, les choses furent menées plus rondement qu'à Lyon. En effet, le Registre des délibérations de la Société royale des Sciences, que j'ai consulté aux Archives départementales de l'Hérault, nous apprend (Archives, série D, 123, folio 101-102) que, le lundi 20 novembre 1786, « la Compagnie, extraordinairement assemblée, a procédé à la nomination des Commissaires pour l'examen des différentes Pièces envoyées pour le Concours aux divers Prix qu'elle doit distribuer dans la prochaine séance publique. Ces prix sont au nombre de six... Le cinquième Prix, sur cette 1. Philippe-Laurent de Joubert, baron de Sommières et de Montredon, antiquaire et naturaliste, président de la Chambre des Comptes et Finances de Montpellier et trésorier des Etats du Languedoc, membre de la Société royale de Montpellier, correspondant de l'Académie des Sciences de Paris, mort à Paris en 1793, encouragea par de généreux subsides les débuts de plusieurs savants et artistes, parmi lesquels le chimiste Chaptal, le peintre montpelliérain Fabre, le graveur Wicar, etc. Je soupçonne, sans être parvenu à en acquérir la preuve, que parmi les « barons » que Marat cite souvent comme ses amis et ses protecteurs, se trouvait le baron de Joubert, qui serait l'« amateur distingué, dont le zèle éclairé pour la propagation des connaissances utiles est connu >, dont Marat parle dans la préface de ses Notions élémentaires d'Optique com- > me s'il en avait payé les frais d'impression, et qu'il nomme, une seule fois, dans ces mêmes Notions, à propos d'une expérience, disant en effet que « cette expérience a été répétée diverses fois dans le beau cabinet de M. de Joubert » (p. 33).