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LES DEUX PROCLAMATIONS DU COMTE DE FARGUES, MAIRE DE LYON, EN MARS 1815 Sur les variations politiques du comte de Fargues, maire de Lyon, il a été beaucoup écrit. Le rôle de ce personnage, pendant et après les Cent- Jours, a été l'objet d'études nombreuses dont quelques-unes reflètent des passions politiques. Je n'ai point l'intention d'étudier, à mon tour, en présentant les deux affiches publiées ci-côntre, l'histoire politique de Lyon en mars 1815. Mieux que toutes les recherches sur les attitudes de M. de Fargues, les documents reproduits montrent ses singulières et brusques dispositions d'esprit. On peut, en effet, en lisant ces textes, constater, mieux qu'en les commentant, comment M. de Fargues accueillait à la fois Louis XVIII et Napoléon, revenant l'un et l'autre reprendre le pouvoir... Aux accents presque lyriques par lesquels M. de Fargues, le 7 mars 1815, célèbre le retour de Louis XVIII, succède, le 11 mars, une page louangeuse de la rentrée de Napoléon. Les Lyonnais d'alors s'étonnèrent fort et se moquèrent sans ménage- ment d'un tel revirement de pensée. Peut-être ce revirement peut-il être expliqué si l'on sait que M. de Fargues fut avant tout un magistrat tout dévoué à Lyon et qu'il chérissait les Bourbons. Il espéra toujours en leur retour. Sa famille, dans lesquels il comptait des commandeurs de Malte, un évêque et des comtes de Lyon, avait loyalement servi la royauté. M. de Fargues suivait leurs traces et il attendait, sans le hâter, le moment où il