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pourrait témoigner son zèle aux Bourbons revenus. Le 7 mars fut pour lui
une occasion de donner ce témoignage et il écrivit sa première proclama-
tion.
      Mais M. de Fargues aimait aussi l'ordre et la paix. Chargé, en qualité
de maire de Lyon, d'assurer l'un et l'autre, il considéra peut-être que son
devoir, au retour de Napoléon et à son arrivée à Lyon, était d'éviter une
polémique qui dépassait son rôle de premier magistrat de la ville ?
      Ceux qui s'efforcent de lire avec un esprit d'impartialité absolue des
 documents officiels et des pièces historiques peuvent-ils vraiment conclure
 que M. de Fargues, royaliste ardent le 7 mars, était bonapartiste fervent
le i l ? 1
     Certes, les deux proclamations témoignent d'une versatilité de pensée
flagrante. Mais, je laisse conclure ceux que cette question d'intérêt lyonnais
pourrait encore passionner et je n'ai point la prétention de traiter, à propos
de ces affiches fameuses, un point d'histoire. La Revue du Lyonnais publie
des documents sur lesquels se fixe volontiers l'attention de ceux qui s'inté-
ressent au passé de Lyon. Il m'a semblé que, parmi ces souvenirs que nous
aimons rappeler ici, pouvaient figurer, en leur reproduction fidèle, les deux
proclamations de M. le comte de Fargues3, maire de la Ville de Lyon, en
mars 1815.                                                          T v



      1. Il faut d'ailleurs remarquer que lorsque Napoléon, pendant son séjour à Lyon, reçut M. de Fargues»
celui-ci fit part à l'empereur de ses sentiments royalistes et n'accepta pas de continuer l'exercice de son
mandat municipal. — « Vous continuerez à être maire de Lyon, avait dit Napoléon. — Je ne le puis, répliqua
 M. de Fargues : toute ma vie, depuis ma tendre enfance, a été consacrée au service de mon roi ; c'est
uniquement par amour, obéissance et dévouement pour mon souverain légitime que j'ai accepté les fonctions
de maire de Lyon. Je ne saurais être parjure ». Et M. de Fargues fut remplacé par M. Jars. On sait que, à
la seconde Restauration, Louis XVIII lui rendit ses pouvoirs.
      2. Jean-Joseph Méallet, comte de Fargues, était né à Bellestat (Cantal) en 1776. Son administration de
la ville de Lyon dura du mois d'octobre 1814 au 29 avril 1815, puis, après les Cent-Jours, du 14 juillet 1815
à sa mort.
      Ancien président des Hospices, chevalier de la Légion d'honneur et de Saint-Louis, député à la seconde
Chambre de 1815, dite la » Chambre introuvable >, M. de Fargues était le neveu de Fay de Sathonay, qui
                                                     >
fut également maire de Lyon. Il mourut à l'Hôtel de Ville, le 23 avril 1818, et fut inhumé à Cailloux-sur-
Fontaines, dans le tombeau de la famille de Sathonay. On a de M. de Fargues de nombreux rapports sur
des questions d'édilité lyonnaise.
      Voir sur son rôle politique et sur son administration municipale : 1815, par Henry Houssaye ; Pièces
authentiques et notes essentielles pour servir à l'Histoire de Lyon en l'année 1815 sous l'administration du Comte
de Fargues (Fonds Coste, Bibliothèque de la Ville). — Journal du Département du Rhône. — Les Cent-Jours
d Lyon, par P. Gonnet (Revue d'Histoire de Lyon, 1908, tome VII). — Archives de la Ville de Lyon (Série I r
Evénements politiques).