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où on l'appelait « le Béranger lyonnais ». Fidèle partisan de l'Empereur, il
fit ensuite partie de l'opposition libérale, devint membre du Comité exécu-
tif en 1848 et, l'année suivante, secrétaire de M. Réveil, maire de Lyon.
Ayant cédé son commerce à son fils, il entra dans la fabrique de drap feutré
créée, à Paris, par Depouilly. Il mourut à Lyon d'une attaque d'apoplexie,
le I er mars 1853, c n e z s o n barbier, laissant, malgré son esprit caustique et
sa malice, le souvenir d'un bon cœur, aimant et sensible. Grand ami de
Béranger, qui lui écrivait : « A vous de cœur et pour la vie », il avait proposé,
en 1848, de donner à la place Louis XVI le nom du célèbre chansonnier à
qui ses compatriotes le comparaient.

                                       m
      Les nombreuses chansons transcrites sur le Cahier vert de la Petite-
Table ne valent ni mieux ni moins que la plupart de celles de leur temps.
Leur qualité essentielle est une franche bonne humeur, assaisonnée d'une
dose d'esprit qui varie avec l'auteur.
      Les chansonniers de notre petit cénacle, « apôtres d'Epicure », citent
Chaulieu et La Fare, se réclament du « Caveau parisien », et vénèrent « nos
joyeux maîtres qui professent au Rocher de Cancale ». Fervents du vaude-
ville, « enfant de la gaîté française », ils usent et abusent de tous les clichés
alors en vogue. Sans cesse ils invoquent « la Muse, » saisissent leur « lyre »,
enfourchent « Pégase » et glorifient « Bacchus », l'Amitié et l'Amour. Cha-
cun — et la plupart sont d'excellents époux — exalte son « Iris », son
« Eglé » ou sa « Lise ». Mais c'est pour leur plaisir qu'ils riment, sans préten-
tion, sans ambition aucune — ils le proclament — d'entrer un jour « au Tem-
ple de Mémoire ». La Petite-Table a d'ailleurs pour « épigraphe » ce quatrain :
                   Amis ne soyez point sévères
                   Pour quelques refrains mal remplis,
                   Tous ceux qui font vider les verres
                   Doivent vous paraître accomplis.
      Voici du reste trois chansons empruntées au Cahier Vert, et choisies
parmi les meilleures. La première, du type « bachique », se chante « sur
l'air de Second » qui en a donc composé les paroles et la musique :