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imposaient de nombreux dignitaires, tous élus pour un an, en décembre de
chaque année, et non rééligibles. Leur chef suprême portait le titre de
Doyen; après lui venaient V Orateur, chargé de faire respecter les règlements
le Maître des Cérémonies, préposé à l'organisation des séances et des repas
L'un et l'autre avaient un adjoint, de même que le Secrétaire. Sur dix mem-
bres, sept faisaient partie du bureau en 1813.
      Tous s'appelaient « Frère », et ils sont toujours désignés, dans le;
procès-verbaux, par les mots « le frère X... », ce .titre représenté par h
lettre f suivie de quatre points disposés en carré.
      Chaque « frère » devait fournir, chaque année, au moins un « travai
d'obligation », discours, chanson ou couplet, et donner copie au secrétaire
dans les quarante-huit heures, de l'œuvre qu'il avait dite ou chantée ; c     <
sous peine d'une amende de « quelques flacons de Bordeaux » ou de « vit
 d'extra ». Les pièces ainsi communiquées étaient insérées au procès-verbal
 de sorte que le cahier vert de la Petite-Table conserve soixante production
 inédites de nos douze chansonniers.
       Le cénacle a un local ordinaire « qui paraît être, en 1814, dans le domi
 cile du f : : Camille Arnaud; mais les initiés doivent fréquenter aussi le caf
 Grand l, sur la place des Terreaux, et il leur arrive souvent de dîner che:
 un de leurs confrères. Si cet hôte est marié, sa femme est admise au repas
 parfois même, c'est elle qui invite.
       Au dessert, « la séance est ouverte », et son ouverture donne lieu à quel
 ques « cérémonies » traditionnelles. Le Doyen fait « charger et aligner » pou
les « santés » qui sont « tirées » à son commandement et qui se portent « e
 quatre temps ». Le secrétaire n'a malheureusement pas joint à ses compte
 rendus la théorie de ce maniement des verres. Il y a aussi des « santé
 d'obligation ».

    1. On lit dans une chanson de Rast, le 14 novembre 1814 :
                     Je vois dans ce lieu
                     Q'un moka parfume
                     Ce punch qui s'allume,
                     Grand y met le feu.
                    Je vois près d'ici
                    Afficher Molière
                    Racine et Voltaire,
                    Méhul ou Grétry...