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      L'admission de nouveaux membres — toujours connus déjà de la plu-
part des convives — se fait très simplement et sans élection, sans scrutin du
moins. Le récipiendaire, invité à un banquet, est reçu par acclamation au
dessert. Il prête « le serment d'usage » et chaque frère lui donne l'accolade.
De même le doyen donne l'accolade à son successeur en lui cédant le fau-
teuil qui est l'insigne du « décanat ».
      Enfin le procès-verbal mentionne toujours qu'à l'issue de la séance « on
s'est retiré en paix en entonnant le canon de la Trompette guerrière », ou
qu'on «entonne le canon d'adieu». Les termes varient, mais «la Trompette
guerrière » est de rigueur. Pourtant, en août 1814, la réunion ayant eu lieu
chez le docteur Pichard, alors doyen, « vu le local et les bienséances que le
cher docteur est obligé de garder, on se retire sans entonner le canon de la
Trompette guerrière ».
     Parfois, quelques invités sont conviés à la Petite-Table par les frères.
Le 28 décembre 1814, le cénacle, après avoir entendu les « conclusions » de
l'Orateur, prend un arrêté pour limiter le nombre de ces invitations : « Un
trop grand nombre d'étrangers amenés aux séances pourrait y apporter de
la gêne ». Chaque frère aura, à l'avenir, le droit d'amener un étranger, mais
en avertissant d'avance le secrétaire. S'il y a, pour le même jour, trop d'invi-
tations, les f : : s'arrangeront entre eux pour en remettre quelques-unes à
plus tard, en observant « la condescendance qui, seule, peut maintenir la
durée d'une société ».

                                       El

     D'ailleurs une amitié vraiment fraternelle unit les uns aux autres les
membres de la Petite-Table, et ils manquent rarement une occasion de s'en
donner des preuves. La fête de chaque f:: est souhaitée à grand renfort de
couplets et de bouquets ; les absents sont fêtés par lettres. Parfois l'on fait à
l'un des f:: — d'accord avec la maîtresse de maison, s'il est marié — la sur-
prise de venir dîner chez lui et de le complimenter à domicile. C'est ainsi
que l'on fête, le 14 novembre 1814, le f:: George. Après une série de cou-
plets de circonstance et « après (dit le procès-verbal) plusieurs autres chan-
sons, scène de déclamation, grand opéra, opéra-comique, ballet, divertisse-