Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                  — 359 —




                    LA PETITE TABLE
      C'était le nom d'une des premières sociétés chansonnières qui s'orga-
lisèrent à Lyon après la Révolution, ou, plus exactement, d'un petit cercle
ie jeunes gens dont le nombre ne semble pas avoir jamais dépassé treize.
Depuis 1811 jusqu'à 1819 au moins, ces amis se réunirent une fois par
ïiois autour de leur petite table, pour dîner gaiement ensemble et se chan-
:er au dessert, comme c'était la mode alors, des chansons de leur façon ;
:hansons sans valeur littéraire le plus souvent, mais aussi sans prétentions.
Les convives de ces agapes fraternelles n'ont pas imprimé leurs couplets, et,
 usqu'ici, le nom seul de la Petite-Table était connu, par quelques lignes de
Léon Boitel le mentionnant.
      Les procès-verbaux de ses réunions existaient cependant en partie et le
 ;urieux soussigné les a retrouvés, par hasard, parmi les manuscrits conser-
 vés dans la bibliothèque de l'Académie de Lyon. Ils furent calligraphiés par
 Sugène Second, secrétaire de la Petite-Table, sur un grand cahier in-folio
 le 122 pages, recouvert d'un cartonnage vert-pomme qui sent tout à fait
 ;on Premier Empire. Sur la page de garde, une note indique que la veuve
 l'E. Second donna ce registre au docteur Bouche^ membre lui aussi du
 :énacle. Il appartint ensuite au docteur Pierre Aubert dont la famille l'offrit
 1 l'Académie de Lyon avec l'importante collection de documents sur la
  :hanson qu'avait réunie l'ancien chirurgien en chef de notre Antiquaille.
      Et voici ce que nous apprend ce cahier vert, qui contient les procès-
  verbaux des réunions du cénacle du 24 décembre 1813 au 30 mars 1815.

                                      m
     La « Société Epicurienne de Lyon » avait été fondée en 181 o; la Petite-
 fable date de 1811. Ses statuts, dont le texte ne nous est pas parvenu, lui