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      Cependant, de son côté, l'administration ne restait pas inactive : le
4 décembre 1785, elle avait adressé au ministre chargé du département de
 Lyon, le comte de Vergennes, un mémoire pour lui signaler les inconvé-
 nients du projet en cours et lui proposer pour l'emplacement de la nouvelle
 douane les terrains qu'elle avait loués au sieur Hugand, dans le tènement
Sainte-Elisabeth, entre les rues Sala et Sainte-Hélène. L'utilisation de ces
terrains, vides de constructions et situés à côté de Bicêtre, offrait le grand
avantage d'éviter la réduction du claustral, des démolitions coûteuses et des
transformations importantes qui ne pouvaient se faire sans grosses diffi-
cultés.
      Ces représentations furent inutiles : certains intérêts d'une part, et
l'amour-propre de l'autre, empêchaient de revenir sur la décision prise. Et
c'est ainsi que, le 26 février 1786, le Conseil d'Etat rendait un arrêt énon-
çant qu'il serait procédé à l'aliénation, au profit de Sa Majesté, d'une partie
du claustral de la Charité pour l'établissement de la douane, du grenier à
sel et de l'entrepôt général des tabacs moyennant la somme de 326.480
livres, suivant l'estimation faite par le sieur Dupoux, architecte, commis à
cet effet par l'intendant de Lyon.
      Le 20 mars, l'intendant écrivait aux recteurs de la Charité pour leur
communiquer l'arrêt précité, en les informant qu'il avait été désigné pour
passer avec eux tous les actes nécessaires, ajoutant que le roi leur réservait
la faculté de lui faire des représentations sur le prix fixé, dans le cas où ils le
croiraient insuffisant.
      Cette dernière phrase ouvrait le champ à l'espoir. Après lecture de
cette lettre, de l'arrêt du Conseil d'Etat et du rapport de l'architecte Du-
poux, l'administration décidait, le 22 mars, qu'il était d'une absolue nécessité
de mettre sous les yeux de l'intendant et des ministres un rapport contradic-
toire établi par une personne de l'art et il nommait à cet effet une commis-
sion composée de six recteurs et de M. Roux, architecte réputé, auquel,
deux jours plus tard, on adjoignait encore l'architecte Loyer.
      En même temps, le président du Bureau, l'abbé de Cordon, comte de
Lyon, qui avait déjà fait plusieurs séjours à Paris pour les affaires de l'hôpi-
tal, y était député à nouveau avec mission de transmettre au roi et à ses
ministres les observations de l'administration et de leur démontrer que, par
Rev, Lyon,, III, m                                                             6