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d'éclat dans les divers commandements qui m'ont été confiés. Père de deux
enfants militaires dont l'un s'est retiré par suite de dix-sept blessures hono-
rables ; mais par dessus tout, je suis fier d'une conduite toujours irrépro-
chable.
     « J'ai partagé la gloire de mes braves camarades et je n'ai pas encore été
admis à l'honneur éclatant qui les distingue ; j'ose croire que je le mérite.
Cela suffit, Monseigneur, pour que je puisse l'attendre de votre bonté et de
votre justice : c'est la décoration de l'Ordre royal et militaire de Saint-
Louis. Je prends la liberté de mettre sous les yeux de Votre Excellence le
détail de mes services ; je me flate (sic) qu'elle daignera y jetter (sic) un
regard favorable et combler mes désirs. J'ai l'honneur d'être avec un pro-
fond respect, Monseigneur, de Votre Excellence le très humble et très
obéissant serviteur. — Le Colonel Viennet, Hôtel de Normandie, n° 3, rue des
Boucheries-Saint-Honoré, à Paris ».
     Enfin, connaissant le poids des recommandations, le colonel Viennet
avait fait apostiller sa demande par sept maréchaux ou généraux ralliés à
Louis XVIII et dont on ne devait point trouver plus tard les noms parmi
les imprudents fidèles du gouvernement des Cent jours.
     Le comte Maison, gouverneur de la i r e division militaire, celui-là
même qui promettait, en mars 1815, de défendre le roi dans Paris contre
200.000 francs en bonnes espèces sonnantes versées par M. de Blacas *, le
comte Maison ne fut pas très chaleureux. Il en appelait seulement « aux
bontés de Son Excellence Monseigneur le Ministre de la Guerre ». — Le
lieutenant général Chabran réclamait la bienveillance du même personnage
pour « un officier supérieur distingué et très recommandable sous tous les
rapports ». — Le maréchal de camp en retraite baron Duranteau invoquait
les « services distingués » du colonel Viennet. — Le lieutenant général pair
de France, comte Soulès, était moins économe de ses phrases : « C'est avec
bien du plaisir que je joins mon apostille à celle de M M . les généraux Cha-
bran et Duranteau, en rendant témoignage à la conduite irréprochable de
M. le colonel Viennet, et en suppliant Son Excellence le Ministre de la
Guerre de daigner avoir égard à sa demande ».

   1. H. Houssaye, 1815 (65e éd.), I, 347.