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      Le lieutenant général inspecteur général de l'infanterie, baron de
 Muller, donne à Viennet un véritable certificat de loyalisme en attestant
 « qu'il n'a pas,dévié du sentier de l'honneur, qu'il a bien servi, qu'il a pra-
 tiqué les vertus de l'homme paisible et exact, qu'on l'a remplacé dans le
commandement de la Citadelle de Perpignan sans l'avoir demandé et sous
le prétexte qu'il était trop âgé pour commander lorsqu'elle serait attaquée ».
      Une mise à la retraite d'office, même pour infirmités et limite d'âge, du
moment qu'elle était prononcée par l'empereur, constituait évidemment un
titre sérieux à la croix de Saint-Louis.
      Le maréchal Perignon se contenta d'attester que le colonel Viennet qui
avait servi sous ses ordres était « bien digne de la grâce » qu'il implorait,
— Quant au lieutenant général des armées du Roi, comte de Canclaux, il
avait connu le pétitionnaire au régiment de Clermont-Prince, et, « en consé-
quence », le croyait, lui aussi, « entièrement digne » de porter l'insigne de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
      Je ne sais si le colonel Viennet, avec le secours de toutes ces recom-
mandations, eut satisfaction. Mais en 1816, il continuait à solliciter, car
dans une lettre datée de l'Hôtel Royal des Invalides, cette fois, et non plus
de l'Hôtel de Normandie (il avait donc au moins obtenu quelque chose de
ce côté), il parle à l'un de ses fils de démarches entreprises pour la déli-
vrance de lettres de noblesse x. « A l'égard des lettres de noblesse, lui
écrivait-il le 28 février 1816, il faut que tu m'envoies, ainsi que ton frère, les
attestations nécessaires des services que vous avez rendus l'un et l'autre
pour la défense de la cause légitime de Louis XVIII le meilleur des rois,
ainsi que les services et le dévouement d'Edouard [son second fils]. Avec

      1. La noblesse des Viennet ne paraît d'ailleurs pas douteuse comme en fait foi un extrait des registres
de la paroisse Saint-Sébastien de Narbonne délivré par le curé Poncet le 25 mars 1781, et d'après lequel
Jean-Antoine Esprit de Viennet a été baptisé le 3 mai 1740.
      Cet extrait est certifié par le Juge Royal de Narbonne dans les termes suivants :
      « Nous Guillaume de Revel, conseiller du Roy, Juge Royal civil et Lieutenant criminel en chef en ses
ville, viguerie et vicomte de Narbonne, certifions et attestons... que Messire Jean Antoine Esprit de Viennet,
capitaine de cavalerie, lieutenant de maréchaussée à la résidence de Carcassonne, dont l'extrait baptistaire
est cy-dessus, est fils de Messire Antoine de Viennet, ancien consul en cette ville de Narbonne, et que cette
famille est noble de race, qu'elle est originaire de la Lombardie et de la Franche-Comté, suivant les actes
de famille qui nous ont été communiqués. En foy de quoy avons donné la présente attestation que nous
avons signée, faite contresigner par le Greffier en chef de notre siège, et sur icelle avons fait apposer le sceau
de notre jurisdiction. A Narbonne, le vingt-six mars mil sept cent quatre-vingt-un ».