Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                     — 3»5 —
 gea le passage de neuf mille prisonniers de guerre russes qui venaient de la
 Belgique et qui rentraient dans leurs foyers ; il leur rendit tous les services
 dont il était capable, au gré de M. le baron de Spreng-Porten, envoyé par
 Sa Majesté Paul I e r , empereur de Russie, pour opérer cette rentrée *.
      « En 1807, il fut chargé par M. le général de division Chabran, com-
mandant la 10e division militaire, de la rentrée des prisonniers de guerre
prussiens, pour lors établis au fort de Figuères, concurremment avec le
général don de Marty (sic) envoyé par le gouvernement espagnol pour
opérer la rentrée de ces prisonniers en France et les faire sanifier (sic) dans
la crainte où étaient les deux gouvernements qu'ils ne fussent atteints d'une
maladie contagieuse, laquelle ils auraient pu gagner dans ledit fort où ils
étaient renfermés. On peut en appeler au témoignage de Madame la du-
chesse douairière d'Orléans, pour lors résidente au fort de Figuères.
      « Cette opération importante fut terminée au gré et contentement de
l'Espagne et de la France, comme il conste (sic) de l'approbation du
ministre de la Guerre, et ces mêmes prisonniers rentrèrent en France dans
le meilleur état de santé dans l'espace de vingt jours.
      « Dans la même année, il fut chargé par M. le général de Chabran,
commandant la 10e division militaire, de se rendre à Perpignan pour y
recevoir les troupes espagnoles de M. le marquis de la Romana, qui se
rendaient à l'armée du Rhin. Sa conduite à cet égard a été louée par ledit
général et au gré des troupes espagnoles ».
      Tout cet exposé venait illustrer la demande de décoration adressée à
« Son Excellence Monseigneur le Ministre de la Guerre » (c'était alors le
général Dupont, le triste vaincu de Baylen) par le brave colonel, en une
lettre fort prudemment rédigée, puisque les mots de République et d'Empire,
soigneusement bannis des états de services, n'y apparaissaient point davan-
tage.
      « Monseigneur, un des anciens colonels des Armées doit s'adresser à
Votre Excellence en pleine confiance. J'ai vingt-cinq ans de services, je suis
colonel depuis dix-huit ans. Je compte cinq campagnes et quelques actions


    1. Le colonel Viennet commet ici une erreur de date ou de nom, puisque Paul I er fut assassiné le
24 mars 1801 et remplacé par son fils Alexandre.