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après un congé de réforme, avait été mis « à la suite » du régiment de Cler-
mont-Prince cavalerie, qu'il quitta sur l'ordre de son père pour rentrer dans
sa famille dont il était l'aîné.
      La Révolution le trouva lieutenant de la maréchaussée royale. Comme
beaucoup d'anciens officiers, il reprend du service, devient commandant d'un
bataillon de volontaires, puis, en 1795, chef de brigade, colonel de la 2e
demi-brigade de l'Aude, transformée au cours de la campagne d'Italie en
4e régiment d'infanterie de ligne. Nous le voyons successivement, malgré
son âge, à la tête du Dépôt général des vétérans et invalides de l'armée
d'Italie et de la 95e demi-brigade qu'il organise à Metz et conduit en 1800 à
l'armée du Rhin. Epuisé de fatigues, il est nommé commandant d'armes de
la place d'Aix-la-Chapelle où il réside jusqu'en 1806, puis du château de
Bellegarde dans les Pyrénées-Orientales, et enfin de la citadelle de Perpi-
gnan. C'est là qu'à la fin de 1813 il est mis en retraite sans l'avoir demandé,
à l'âge de 73 ans.
      A ses états de services, le colonel Viennet ajoute un précis des « mis-
sions importantes » dont il a été chargé au cours de sa carrière, en faisant
naturellement valoir l'action personnelle qu'il a pu exercer sur les événe-
ments auxquels il prit part, et en invoquant des témoignages qu'il sait ne
pas devoir déplaire au gouvernement. Je me contenterai d'en reproduire le
texte original pour n'en point gâter la saveur par une trop sèche analyse.
      « Envoyé en 1797 dans le mois de janvier à Arles-en-Provence, pour y
commander provisoirement cette place en état de siège par les ordres de
M. le général Willot, commandant la 8e division militaire, pour dissiper la
division qui y régnait entre deux partis fortement prononcés, savoir les
 Chiffonniers accusés d'aristocratie, et les Monédiers accusés de démocratie,
sa tête ainsi que celle de son fils aîné, qui fesait comme capitaine, auprès de
lui, les fonctions d'adjudant de place, furent mises à prix pendant cinq
jours, par le parti des démocrates. Il dut son salut et celui de son fils à sa
prudence et à sa fermeté, sans quoi il aurait succombé sous le fer de ce
parti. La tranquillité fut rétablie ainsi que l'ordre. Ce fait est notoire.
      « Cette opération terminée, il fut rejoindre le Dépôt général des Vété-
rans et Invalides qu'il commandait à Aix-en-Provence.
      « En 1802, étant commandant de la place d'Aix-la-Chapelle, il proté-