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— 304 — après un congé de réforme, avait été mis « à la suite » du régiment de Cler- mont-Prince cavalerie, qu'il quitta sur l'ordre de son père pour rentrer dans sa famille dont il était l'aîné. La Révolution le trouva lieutenant de la maréchaussée royale. Comme beaucoup d'anciens officiers, il reprend du service, devient commandant d'un bataillon de volontaires, puis, en 1795, chef de brigade, colonel de la 2e demi-brigade de l'Aude, transformée au cours de la campagne d'Italie en 4e régiment d'infanterie de ligne. Nous le voyons successivement, malgré son âge, à la tête du Dépôt général des vétérans et invalides de l'armée d'Italie et de la 95e demi-brigade qu'il organise à Metz et conduit en 1800 à l'armée du Rhin. Epuisé de fatigues, il est nommé commandant d'armes de la place d'Aix-la-Chapelle où il réside jusqu'en 1806, puis du château de Bellegarde dans les Pyrénées-Orientales, et enfin de la citadelle de Perpi- gnan. C'est là qu'à la fin de 1813 il est mis en retraite sans l'avoir demandé, à l'âge de 73 ans. A ses états de services, le colonel Viennet ajoute un précis des « mis- sions importantes » dont il a été chargé au cours de sa carrière, en faisant naturellement valoir l'action personnelle qu'il a pu exercer sur les événe- ments auxquels il prit part, et en invoquant des témoignages qu'il sait ne pas devoir déplaire au gouvernement. Je me contenterai d'en reproduire le texte original pour n'en point gâter la saveur par une trop sèche analyse. « Envoyé en 1797 dans le mois de janvier à Arles-en-Provence, pour y commander provisoirement cette place en état de siège par les ordres de M. le général Willot, commandant la 8e division militaire, pour dissiper la division qui y régnait entre deux partis fortement prononcés, savoir les Chiffonniers accusés d'aristocratie, et les Monédiers accusés de démocratie, sa tête ainsi que celle de son fils aîné, qui fesait comme capitaine, auprès de lui, les fonctions d'adjudant de place, furent mises à prix pendant cinq jours, par le parti des démocrates. Il dut son salut et celui de son fils à sa prudence et à sa fermeté, sans quoi il aurait succombé sous le fer de ce parti. La tranquillité fut rétablie ainsi que l'ordre. Ce fait est notoire. « Cette opération terminée, il fut rejoindre le Dépôt général des Vété- rans et Invalides qu'il commandait à Aix-en-Provence. « En 1802, étant commandant de la place d'Aix-la-Chapelle, il proté-