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bre sur laquelle est inscrit : Finis Collegiae larum in domo Julia. La tradition,
selon les uns, signifierait que cette borne limitait le Collège des Dieux
Lares dans la maison Julienne ou Césarienne, selon d'autres, dans la mai-
son de Julie, ou encore dans la maison de Julien. Les deux premières
traductions indiqueraient nettement une demeure impériale, la dernière en
abréviation, l'habitation d'un Julianus, haut fonctionnaire du 111e siècle.
      Quoiqu'on puisse déduire de ces deux inscriptions sur lesquelles
s'appuyent les partisans de la demeure impériale, ce palais, et probable-
ment aussi un temple des Dieux Lares qui s'y trouvait contigu, occupaient
la position la plus merveilleuse de toute la cité romaine. La terrasse, sur
laquelle étaient assises les constructions principales, repérées par les fouilles
faites depuis quatre siècles, est celle occupée actuellement par la Rotonde
et l'amphithéâtre de la clinique dermatologique.
      Cette esplanade n'est pas le résultat d'un mouvement naturel de ter-
rain. Il est hors de doute qu'elle a été constituée par le sol enlevé à l'amphi-
théâtre du clos Lafon, au moment où il fut édifié. Ce monument, demeuré,
hélas ! presque entièrement enfoui dans le sol, a été élevé dans une sorte de
cirque, taillé dans la colline, pour mieux asseoir ses gradins ; il étendait son
ellipse jusqu'au vieux théâtre romain dont les ruines se voient encore dans
le jardin du couvent de la Compassion. L'Antiquaille étant situé immédiate-
ment au-dessous de ces constructions, son sol a dû recevoir, ainsi que la
place des Minimes, tout le terrain enlevé plus haut. A plusieurs reprises des
fouilles ont démontré que la terre rapportée à cet endroit avait dix mètres
de profondeur.
      Donc, en construisant leur amphithéâtre, les Romains, architectes de
génie, ont, par la même occasion, modifié la pente abrupte de la colline dans
l'idée probable d'y élever les palais ou les temples qui avoisinaient toujours
leurs arènes. Ce dénivellement profond devient une évidence lorsque, d'un
étage élevé de l'Antiquaille ou d'une maison de la rue Cléberg et de la rue
du Juge-de-Paix, on considère la configuration actuelle du sol, si différente
de ce qu'elle est sur tous les coteaux lyonnais exposés à l'est.
      Représentons-nous cette ville de Lugdunum, la métropole gauloise, au
moment de sa plus grande splendeur, vers la fin du 11e siècle de notre ère.
Au sommet de la colline, entouré de son énorme mur, s'élève le forum,