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avec ses temples, ses colonnes, ses statues. Des villas s'étagent au-dessous,
le long des voies romaines qui descendent à flanc de coteau vers le confluent
ou du côté opposé, vers la route de l'Océan.
      A gauche du Forum, immédiatement au-dessous de la muraille, dont
les ruines se voient encore montée de Fourvière, nous apercevons les palais
et les théâtres qui n'ont pu trouver de place dans l'étroite enceinte de
Munatius Plancus, reconstruite par Trajan.
      Aucun autre endroit de la colline n'est mieux disposé pour ces cons-
tructions importantes. Elles sont traversées par la voie qui part du Forum,
longe l'amphithéâtre et le théâtre et va rejoindre à travers le clos actuel des
Minimes la voie d'Aquitaine. Un tronçon descend vers la Saône par le
Gourguillon et la rue du Bourdy, un autre dévalle du côté opposé dans la
direction de notre quartier Saint-Paul.
      La ville romaine officielle, tout entière sur le coteau, domine la cité
marchande établie sur les berges des fleuves et les pentes, où s'amorce la
presqu'île. Le coup d'oeil sur l'immense plaine, terminée par les Alpes, est
grandiose. Nul site de notre ville n'a dû plaire davantage aux empereurs
et aux gouverneurs qui séjournèrent si volontiers dans la Rome gauloise.
      Rappelons ce que ^Sénèque, en s'adressant à Claude, lui disait :
« J'ai vu une cime au-dessus de deux grands fleuves, où toujours à son lever
le soleil se montre en face, où le Rhône, ce grand fleuve, coule impétueux,
où la Saône hésitant de quel côté elle coulera, baigne lentement ses rives ».
      Ce magnifique panorama de Fourvière fut-il la cause des si nombreux
séjours à Lyon d'Auguste, de Caligula, de Claude, d'Adrien et d'Antonin
pour ne citer que ceux dont le nom est resté attaché au développement de la
cité, ou bien leur présence était-elle rendue nécessaire pour la surveillance
des frontières du nord et de l'est en perpétuelle insurrection contre Rome ?
      Toujours est-il qu'Auguste fit de fréquents séjours dans nos murs et
qu'il y passa même, de l'an 16 à l'an 13 avant Jésus-Christ, trois années
consécutives ; Caligula y demeura deux ans ; Claude, Caligula et Caracalla
 y naquirent. Néron, qui brûla Rome, fut affligé de l'incendie de Lyon et fit
reconstruire la ville à ses frais. Trajan fit agrandir et embellir le Forum,
 Septime Sévère lui-même qui se vanta de détruire la capitale de son compé-
 titeur Albin, de façon à ce qu'elle devînt inhabitable même à un chien, s'y

Rev. Lyon., III, it.                                                       6