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— 205 — Guillotière et broteaux Parce que nos compagnies de tramways, parce que nos honorables fa- bricants de plaques émaillées, nos peintres d'enseignes e tutti quanti, nés libres, évidemment, de respecter ou non les traditions ; parce que tous ces gens-là ont décrété dans leur sagesse omnisciente que le mot BROTTEAUX doit s'orthographier ainsi, avec deux t, tous les Lyonnais, les autres et les vrais, ont décidé de le faire. Si l'orthographe est désormais entre les mains des ferblantiers, il faut le dire ; s'il suffit, pour bouleverser l'usage, qu'un typo mette en échec l'Institut de France, il faut à toute force que nous le sachions. Quand nous nous trouvons, à Lyon, en face d'un problème aussi grave que celui du mot broteau, c'est au Dictionnaire que nous nous adressons, au vrai dictionnaire, celui du Gourguillon, celui de Puitspelu. Mais, va te faire lanlaire, Puitspelu est, dans ce cas, aussi imprécis qu'un autre; après avoir écrit Brottiau, il écrit brotiaux, brotel, et puis Brotteaux ; allez donc discuter avec de pareilles girouettes ! Il est vrai que dans l'un de ses articles des Vieilleries lyonnaises (p. 272-274), Nizier du Puitspelu écrit toujours ce mot avec un seul t. L'auteur de l'article qui précède celui-ci, notre collaborateur Paul Ballaguy, vient de nous le dire : « Puitspelu ne savait pas ou savait mal le patois dauphinois », et c'est du Dauphiné, dit Ballaguy, que vient le mot broteau. Bretiait, dans le pays des « bruleus de loups », veut dire taillis, re- pousses, fourrés ; on dit plus volontiers, au pluriel, bretiaou, « 01 est modo