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                 Guillotière et               broteaux

     Parce que nos compagnies de tramways, parce que nos honorables fa-
bricants de plaques émaillées, nos peintres d'enseignes e tutti quanti, nés
libres, évidemment, de respecter ou non les traditions ; parce que tous ces
gens-là ont décrété dans leur sagesse omnisciente que le mot BROTTEAUX
doit s'orthographier ainsi, avec deux t, tous les Lyonnais, les autres et les
vrais, ont décidé de le faire. Si l'orthographe est désormais entre les mains
des ferblantiers, il faut le dire ; s'il suffit, pour bouleverser l'usage, qu'un
typo mette en échec l'Institut de France, il faut à toute force que nous le
sachions.

      Quand nous nous trouvons, à Lyon, en face d'un problème aussi grave
que celui du mot broteau, c'est au Dictionnaire que nous nous adressons,
au vrai dictionnaire, celui du Gourguillon, celui de Puitspelu. Mais, va te
faire lanlaire, Puitspelu est, dans ce cas, aussi imprécis qu'un autre; après
avoir écrit Brottiau, il écrit brotiaux, brotel, et puis Brotteaux ; allez donc
discuter avec de pareilles girouettes ! Il est vrai que dans l'un de ses articles
des Vieilleries lyonnaises (p. 272-274), Nizier du Puitspelu écrit toujours ce
mot avec un seul t.
      L'auteur de l'article qui précède celui-ci, notre collaborateur Paul
Ballaguy, vient de nous le dire : « Puitspelu ne savait pas ou savait mal le
patois dauphinois », et c'est du Dauphiné, dit Ballaguy, que vient le mot
broteau. Bretiait, dans le pays des « bruleus de loups », veut dire taillis, re-
pousses, fourrés ; on dit plus volontiers, au pluriel, bretiaou, « 01 est modo