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s'y décidèrent d'autant mieux que le clan qui l'emporta à Lyon fut le plus
bourgeois — celui de la Gironde, suivi, d'ailleurs, par toute la contre-révo-
lution. Sans-culottes nés, pour ainsi dire, ils détestèrent à la fois dans leurs
ennemis des Lyonnais et des aristocrates. Aussi quand les troupes de la
Convention approchèrent, la Guillotière leur ouvrit-elle ses portes toutes
grandes. Elle avait été laissée en dehors de l'enceinte fortifiée de Lyon ; elle
se barricada contre la ville, creusa des fossés, éleva des redoutes et devint
un des camps principaux des assiégeants. Alors, sans plus tarder, elle de-
manda aux représentants du peuple de réaliser son rêve le plus cher, et
de la séparer enfin de la « ville rebelle ». Par leur arrêté du 12 août 1793,
Dubois-Crancé, Gauthier, Delaporte et Javogue lui donnèrent satisfaction.
En communiquant ce texte au Comité de Salut Public, avec celui qui déta-
chait du Rhône le département de la Loire, ils justifiaient ainsi la mesure
qu'ils venaient de prendre : « Il fallait soustraire ce faubourg à la tyrannie
des Lyonnais. Il avait besoin d'une municipalité et il nous a demandé sa
réunion à l'Isère ».
      Les fonctionnaires ou les simples particuliers qui n'approuvaient pas
la politique jacobine n'eurent d'autre ressource que de s'en aller. C'est
ainsi que le juge de paix, Jean-Marie Feuillet, dut se réfugier à Lyon. Le
21 septembre, Dubois-Crancé et Gauthier le remplacèrent par le citoyen
 Jean-François Sobry. Dans un lot de vieux papiers, nous avons retrouvé de
leur arrêté une ampliation originale signée Gauthier. Les curieux du passé
la liront peut-être avec intérêt :

                              EGALITÉ, LIBERTÉ

        Les Représentants du Peuple envoyés près VArmée des Alpes (1),
     « Considérant que le juge de paix du canton de la Guillotière s'est jette
parmi les rebelles de Lyon ; que les citoyens de ce canton ne peuvent
souffrir une plus longue discontinuation de toute justice, ont arrêté provi-
soirement :
                               Article I er .
     « Que Jean-François Sobry est nommé juge de paix du canton de la

   (1) En-tête imprimé.