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Guillotière au lieu et place du citoyen Feuillet, déclaré traître par le décret
du 12 juillet ;
                                   Art. 2.
     « Les citoyens Deschamps fils aîné et Barthélémy Delphinet sont
nommés assesseurs du juge de paix aux lieu et place des citoyens J.-B. Ta-
cussio et Clément Chazelles, qui font partie du bureau municipal ;

                                   « Art. 3.
     « Les appels des sentences du juge de paix ainsi que les contestations
qui ne sont pas de sa compétence seront portés au tribunal de Vienne.
     « Le présent arrêté sera lu, publié et affiché dans tout le canton de la
Guillotière et enregistré dans le greffe de la municipalité.
     « Il sera pareillement envoyé au tribunal du district de Vienne pour y
être enregistré. Enfin, il sera soumis à l'approbation de la Convention
Nationale, cependant exécuté par provision.
     « Fait au quartier général de La Pape, le 21 septembre 1793, l'an deux
de la République Française, une et indivisible.
     « Signé : Gauthier et Dubois-Crancé.
                              « Pour extrait conforme : GAUTHIER ».
     Si l'on veut maintenant savoir ce que devint Jean-Marie Feuillet,
premier juge de paix du canton de la Guillotière, déclaré traître à la patrie
et condamné à mort par avance, il dut, pour tenter de s'échapper, prendre
place le 9 octobre parmi les cent cinquante civils les plus compromis que
Précy emmenait au centre de sa colonne. On sait ce qu'il advint de cette
sortie désespérée : décimés dans le chemin de Saint-Rambert par un feu
terrible, les débris des combattants lyonnais durent se disperser. Feuillet
fut de ceux qui, malgré les instances du général, persistèrent à se diriger
vers la Saône. Il réussit à trouver une barque et à traverser la rivière, mais
au moment où il mettait le pied sur le port de Neuville, il tomba, foudroyé
d'un coup de fusil. Comme ceux de tous les rebelles lyonnais, ses biens
furent séquestrés. Après Thermidor seulement, quand le décret qui assimi-