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qu'à obtenir une diminution des droits d'entrée, en considération de la
charge à peu près exclusive du logement des troupes, qui leur incombait
déjà. Une vingtaine d'années après, l'annexion franchissait une nouvelle
étape : la Guillotiere était rattachée pour la police à l'agglomération lyon-
naise. Certains historiens ont cru pouvoir faire partir de cette date son
annexion définitive. D'après la nomenclature du Père Ménestrier, cette
communauté appartenait dès 1696 à l'élection de Lyon. Cependant l'arrêt
du conseil du roi du 9 mars 1701 se borne à étendre la juridiction du lieute-
nant général de police, dont la ville venait d'acquérir si chèrement le privi-
lège « aux lieux de la Guillotiere, mandement de Béchevelin, la Croix-Rous-
se, Vaise et aux faubourgs et suburbes de la ville ». Cet arrêt fut, d'ailleurs,
contesté pour la Croix-Rousse par le sieur de Sève, pour la Guillotiere et
Béchevelin par l'archevêque de Lyon qui, tous deux, revendiquèrent le
titre de seigneurs hauts justiciers de ces différents lieux. De Sève gagna son
procès ; quant à l'archevêque, il finit par transiger et céda, moyennant
finances, aux échevins sa justice seigneuriale. Les consuls de la Guillotiere
vinrent faire hommage à ceux de Lyon et obtinrent en échange de conserver
un juge particulier « pour toutes les matières qui ne ressortiraient pas au
lieutenant général de police ». Le faubourg sud ne conservait plus ainsi
qu'une ombre d'indépendance et il ne devait pas tarder à la perdre. C'est
en 1722 que la Guillotiere paraît avoir été définitivement détachée du Dau-
phiné et soumise à la juridiction des tribunaux lyonnais. Mais elle ne
s'inclina jamais devant cette sentence ; elle en appela, protesta par toutes
les voies et moyens de droit et la Croix-Rousse et Vaise ayant suivi son
exemple, il en résulta entre la ville et ses faubourgs un procès interminable,
qui durait encore en 1789.
     Avec la Révolution, le conflit devint d'autant plus aigu que c'était le
Dauphiné, province maternelle de la Guillotiere, qui avait pris la tête du
mouvement. Aussi quand, non plus de leur propre chef, comme à Vizille,
mais sur la convocation du roi, les trois ordres de la province se furent
assemblés, le 10 septembre 1788, à Romans, la Guillotiere leur envoya-t-elle
ses députés. C'est une démarche fort peu connue et que relatent, cepen-
dant, tout au long, les cahiers des états dauphinois (1). Dès la première
   (1) Archives*hationales, B m 56.                                     _,