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séance M. de Chabroud instruisit ses collègues de la réclamation formée
par le faubourg lyonnais : « Cette communauté, dit-il, est en instance au
conseil de Sa Majesté pour réclamer la jouissance de tous les privilèges de
la province du Dauphiné, dont elle fait partie ; elle espère que les trois
ordres voudront bien appuyer ses réclamations et elle leur a député à cet
effet les sieurs Ferrand et AUard ».
      Le sieur Ferrand, qui devait être peu après élu maire de la Guillotière,
fut alors introduit avec le sieur Allard. Il déposa un mémoire sur le bureau
de l'assemblée, puis tous deux se retirèrent, après avoir obtenu des états
une promesse formelle de concours. Le 22 septembre, Hilaire qui, plus
tard, sous la Terreur, se signala par sa modération et son humanité comme
agent national auprès du district de Grenoble, donna lecture du rapport
qu'il avait été chargé de rédiger sur cette curieuse revendication :
      « Ce faubourg, dit-il, est en instance au Conseil de Sa Majesté contre
les prévôt et échevins de Lyon. Dans cette instance, les habitants de la
 Guillotière demandent l'exécution de plusieurs arrêts rendus au Conseil,
au Parlement et à la Cour des Aides de Paris, qui déclarent ou présupposent
que le faubourg de la Guillotière et tout le mandement de Béchevelin
dépendent du Dauphiné et la réparation de deux arrêts contraires du
 Conseil qu'ils disent avoir été surpris par la ville de Lyon les 11 décembre
 1725 et 7 septembre 1734 ;
      « Que, suivant le mémoire de ses habitants et même d'après les monu-
ments historiques de notre province, le faubourg de la Guillotière jusqu'en
 1722, a toujours fait partie du Dauphiné ; qu'il a été soumis jusqu'alors à la
juridiction de ses tribunaux et que (ses habitants) paient encore les droits
d'entrée et de sortie comme les autres forains ;
      « Que les habitants de la Guillotière, à qui l'on fait supporter aujour-
d'hui les charges de la ville de Lyon, n'ont aucun représentant dans son
administration, de manière qu'ils sont tout à la fois traités comme étrangers
et comme citoyens, qu'ils réclament à ce sujet la protection des trois ordres
de la province ; qu'ils n'ont pu mettre sous les yeux de l'assemblée les titres
rappelés dans leur mémoire et énoncés dans un arrêt du conseil du 12 fé-
vrier dernier (1788), lequel ordonne un soit-communiqué à la ville de
Lyon, puisque les mêmes titres sont employés dans l'instance.