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confus Père Ménestrier, d'une part, le probe et méthodique président de
Valbonays, de l'autre, les archevêques de Lyon, même aux temps lointains
où ils étaient seuls seigneurs temporels, devaient céder aux dauphins la
garde des biens qu'ils possédaient au-delà du Rhône et, en particulier, de
cette « maison forte » de Béchevelin, qui semble avoir été le centre originel
de la Guillotière (i). Toutefois le prélat paraît avoir soit conservé, soit
recouvré plus tard le droit de haute justice. De même Villeurbanne, terre
de l'archevêque depuis le IXe siècle, n'avait néanmoins pas cessé de faire
partie du Dauphiné. Mais tout le droit et toute l'histoire ne peuvent tenir
contre le fait : la Guillotière était trop près de Bellecour. Le hameau dau-
phinois ne devait grandir et se développer que par Lyon. C'est principale-
ment sur la partie pauvre et flottante de la population qu'il paraît avoir
exercé un attrait : rien n'était plus facile que de passer l'eau pour se sous-
traire à l'octroi, vivre à bon compte, profiter des avantages de la ville sans
en assumer les charges et enfin — considération qui n'était pas indifférente
à beaucoup de ceux que la Guillotière avait le don de séduire — se dérober
au tribunal des échevins et aux recherches de leur police. La singulière
anomalie de cette évasion perpétuelle ne pouvait manquer de frapper les
consuls. Peut-être, néanmoins, eussent-ils patienté longtemps encore si la
raison la plus impérieuse de toutes — celle de finances — ne les eût pous-
sés à y mettre fin. Dans le dernier quart du xvne siècle, ils commirent un
premier et grave attentat à l'indépendance du gros village qui florissait Ã
leurs portes. Dès 1677, ils réussirent à enfermer la Guillotière, comme la
Croix-Rousse et Vaise, dans la ceinture de l'octroi. Telle fut la première
forme et la première étape du rattachement. N'est-elle pas, d'ailleurs,
classique et le cordon douanier, le Zollverein ne précède-t-il pas toujours
l'annexion ?
Les trois faubourgs protestèrent, naturellement, contre l'arrêt qui les
frappait dans le plus précieux de leurs avantages. La Croix-Rousse se
réclama du Franc-Lyonnais, la Guillotière du Dauphiné, mais leurs oppo-
sitions et leurs requêtes furent rejetées. La Guillotière et Vaise ne réussirent
(1) Le I er mars 130g, l'archevêque Louis de Villars constituait Jean, dauphin, comte de Gap, et Guy,
son frère, custodes et gardiens de la maison-forte de Béchevelin, cum omnibus ejus mandamento, territorio,
seigneuria, jurisdictione mero et mixto imperio, pour eux et leurs successeurs.