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                                              — IÔ2 —
                  e
       Au xvm siècle, Lyon avait encore la place suffisante pour loger tous
les organes de ce commerce. Sous la Restauration, c'est encore de Lyon
que partent les diligences ; c'est autour des Terreaux surtout que les
maisons de commission ont leur siège. Mais déjà certaines entreprises
s'installent à la Guillotière ; citons la maison Guibal, la maison Dupré et
C ie , etc. (i).
       Et sur le passage des diligences et des chariots de marchandises, les
hangars, les abris pour véhicules se multiplient, et aussi les hôtelleries, les
métiers intéressés au trafic : charrons, marchands de fer, etc. Les hôtelleries
constituent les édifices les plus importants. Sur la rue elles présentent leurs
bâtiments logeables à deux étages ; la façade se perce d'une large porte
cochère conduisant à une cour très grande. Dans la cour, voici les écuries et
l'immense remise qui abrite les diligences.
       Les noms de ces hôtelleries sont amusants : Hôtellerie des Trois-
Rois, Hôtel de la Mule Blanche (rue du Bas-Port), Hôtel des Trois-Mulets.
       La plupart ont disparu. L'Hôtel des Trois-Rois n'a laissé que son écus-
son (2). Mais nous retrouvons aisément leurs traces : Hôtel du Chapeau-
Rouge, cours d'hôtel, nos 89,99 et 101 de la Grande Rue.
       Le développement du roulage a donc été la cause principale du déve-
loppement de notre quartier au début du xixe siècle. Quand, à la fin du
règne de Louis-Philippe, les chemins de fer viendront remplacer l'ancien
mode de transport, c'est à la Guillotière encore qu'on construira la premiè-
re gare de marchandises : la gare de la Mouche. C'est à la Guillotière aussi
que sera le point de départ des relations ferrées avec l'Italie et avec la
Suisse. Ainsi la révolution des moyens de transport profitera à la Guillo-
tière. Le pittoresque du va-et-vient de la route et des hôtelleries dispa-
raîtra sans doute ; mais les maisons d'expédition, de camionnage, les entre-
pôts se logeront bien souvent dans ces bâtiments tout prêts des anciennes
hôtelleries.
       20 L'industrie. — Des industries nouvelles, embryons de la métallurgie
et de l'industrie chimique lyonnaises actuelles, se développent à la même

    (1) On trouve des renseignements intéressants à ce sujet aux Archives municipales, dossier I 2 , police
du roulage.
     (3) A l'angle de la grande-rue de la Guillotière et de la rue des Trois-Rois.